Les rues de nos quartiers : la rue des Plantes (18 février 2011)

rue des plantes.jpgLa rue des Plantes est une des plus vieilles rues de notre arrondissement. (Cliquez sur la photo pour agrandir) Elle était déjà présente sur une carte datant de la fin du 17e siècle, sous le nom de Chemin de Paris à la Croix du Gord ou chemin des Plantes.  A la fin du 18e siècle, notre voie se nomme Chemin vert allant à la Croix du Gord et à Montrouge. De ce vert lieu-dit, nous avons conservé la rue du Moulin vert. Précisons que la Croix du Gord était un calvaire situé au carrefour actuel de la rue des Plantes et de l’avenue du Maine. Le terme de Gord désigne un petit étang mais aussi une pêcherie, un piège à poissons…

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L'asile Bon Secours, créé par l'abbé Carton, sur le site de l'actuel Hopital Bon Secours

Sur le plan Roussel de 1730, nous retrouvons notre voie. Une réserve de chasse, dite des Plantes ou du Pendu est indiquée sur la carte des Chasses, au niveau actuel de l’avenue Maurice d’Ocagne et du stade Jules Noël. En 1783, notre rue s’appelle Chemin des Charbonniers. Ce nom  de Charbonniers vient du charbon de bois issu des forêts de Meudon et de Verrières et qui alimentait Paris en charbon de bois A la même époque, l’avenue Jean Moulin ( ex chemin de Chevreuse) est dénommé chemin des Charbonniers. Au nord-est de l’avenue du Maine existait aussi un moulin : le moulin des Charbonniers. Plus tard, sous Napoléon Ier, la voie est intitulée Petit chemin des Plantes. Sur le même cadastre on trouve au nord les Hautes Plantes, dans un triangle formé aujourd’hui par les rues d’Alésia, Raymond Losserand ( ex-rue de Vanves) et de l’avenue du Maine. Encore de nos jours, existe toujours sur le territoire de Malakoff, un lieu-dit des Plantes. Ainsi, au cours du temps , nos Plantes se sont promenées de l’avenue du Maine jusqu’à Malakoff !

Mains quelle est l’origine de ce nom : Plantes ? Le latin médiéval «  planta » désignait une jeune plante, une bouture. Le mot au Moyen-Age n’avait pas encore le sens qu’il a de nos jours,  apparu au cours du 13e siècle mais seulement usitée dans la langue usuelle qu’à partir du 16e siècle. Il faut savoir que dans le dialecte d’Ile de France, les « plantes » étaient des plantations ou des vignes récemment plantées. En Picardie, le terme s’appliquait à un lieu planté, à une plantation, également à des vergers ou des vignobles. En Normandie, les plantes étaient de jeunes arbres et des haies vives. Voilà pour l’étymologie du vocable. Encore une précision : sur une carte de la commune de Vanves datant de 1700, les diverses parcelles de terrain sont désignées comme étant une « terre », « une plante », « une luzerne », « un pré », ou « un jardin ». Nombre de cultures maraîchères existaient à la périphérie de Paris à cette époque, les cartes du 18e siècle indiquent ici des champs cultivés… En 1842, le plan topographique de Paris mentionne toujours la rue des Plantes bordée de cultures !! Sous le Second Empire, demeuraient le long de la voie une dizaine de jardiniers, deux horticulteurs et un nourrisseur. Lointaine époque où cette rue était encore un « chemin vert » …

Aujourd’hui, seule l’imagination peut nous faire traverser des jardins tout à fait improbables ! Le rêve a toujours été un substitut à l’incontournable réalité…

N.D.L.R.  Documentation extraite de la Revue N° 42 de la S.H.A. du 14e.

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