Le MAROC (31,9 millions d’habitants) bénéficie d’un sol riche en ressources minières et d’une agriculture qui emploie 45% de la population. De nouveaux secteurs se développent en chimie, grâce aux phosphates, mais aussi en informatique, électronique et aéronautique. Le tourisme, soutenu par un plan d’investissement du gouvernement, devient aussi une source importante de revenus. Des grèves et des manifestations ont eu lieu dans le courant du printemps 2011. Il s’en est suivi un projet de  réforme de la constitution qui prévoit de donner plus de pouvoir au premier ministre et aux régions. Ce projet a été approuvé par référendum et un nouveau gouvernement se met en place. Une centaine de prisonniers politiques ont aussi été libérés. Le Conseil supérieur des oulémas, présidé par le roi, est l’autorité religieuse d’Etat; une femme diplômée de l’université de Fès, y est présente. Les autres religions sont admises, mais tout prosélytisme est interdit et à ce titre, les expulsions se multiplient. La liberté de la presse est aussi progressivement réduite.

En ALGERIE (35,6 millions d’habitants), l’économie se maintient grâce à l’exportation d’hydrocarbures et les bénéfices reviennent essentiellement à l’Etat qui contrôle tout. Il y a peu de diversification dans d’autres secteurs et de création d’entreprises privées car la législation oblige pour tout investissement étranger une participation majoritaire algérienne. La hausse des prix des denrées de première nécessité, le chômage et la pénurie de logements provoquent des flambées de violences dans tout le pays. Des mesures économiques et sociales ont été prises, mais le malaise persiste. Le souhait du gouvernement de lutter efficacement contre le terrorisme d’AQMI en collaboration avec les pays voisins, reste sans effet. Dans ce pays officiellement laïc, l’islam est considéré comme une donnée constitutive de l’identité nationale et les minorités chrétiennes sont de plus en plus menacées.

En TUNISIE (10,4 millions d’habitants), le départ forcé du président Ben Ali, qui dirigeait le pays depuis plus de 23 ans, a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire de la Tunisie. Un nouveau gouvernement a été formé en octobre, portant au pouvoir une majorité islamiste modérée et un président de gauche qui souhaite intégrer les islamistes, exclus jusque là, dans le jeu politique. Ce gouvernement de coalition a surtout pour tâche de répondre au plus vite aux problèmes du chômage et du coût de la vie qui avaient déclenché les manifestations de décembre 2010. Il aura aussi à veiller à établir une juste redistribution des richesses, au respect des droits humains et au maintien du statut de la femme dans la société. L’islam est la religion officielle ; la Constitution devrait continuer à garantir, comme précédemment, l’exercice libre des religions, tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public.

En LIBYE (6,4 millions d’habitants), l’année 2011 a aussi marqué un tournant dans l’histoire du pays mais de façon plus dramatique et sanglante qu’en Tunisie. L’insurrection a démarré à l’Est du pays où la population était en grande partie exclue de la rente pétrolière. Début juin, le Conseil National de Transition a été reconnu comme interlocuteur légitime par les Etats-Unis et a obtenu un soutien politique et financier de l’Italie, la France, la Turquie, le Koweit et le Qatar. Fin juin, la Cour Pénale Internationale lançait un mandat d’arrêt contre le colonel Khadafi, son fils et le chef des services de renseignements. La libération de la Libye a été proclamée le 23 octobre à l’annonce de la mort de Muammar Khadafi. Le Conseil National de Transition a immédiatement précisé que la loi islamique, la charia, sera la principale source de droit. Un gouvernement intérimaire se met en place.

PRIONS*...

Seigneur, Dieu de miséricorde, prends pitié de toutes nos errances. Prends pitié des populations qui vivent dans ces pays du Maghreb et qui ont connu tant de bouleversements cette année et tant de deuils pour la plupart.

Tu nous as donné ton Fils pour nous guider chacun sur notre chemin,

Permets que nous nous mettions toujours promptement à son service et que nous ayons le courage d’aller là où tu nous envoies, à la rencontre de l’autre.

En ce dimanche de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous te confions toutes nos communautés chrétiennes.

Que nous restions tous à l’écoute de ton Esprit Saint dans la réalisation de l’Eglise universelle, promesse qui accomplit en nous la richesse de la diversité. Que nous n’ayons pas peur de partager cette Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour chacun, mais que nous sachions le faire à bon escient.

Que nos frères et sœurs chrétiens, de plus en plus menacés dans ces pays du Maghreb, ressentent cette puissance de communion de l’unité chrétienne à leur côté.

Que dans nos villes, nos cités, notre pays, notre Europe et dans ces pays d’Algérie, de Libye, du Maroc et de Tunisie, nous ayons toujours à cœur d’abord l’Homme, quelle que soit sa religion.

Que chacun puisse vivre la conversion que tu nous apportes et qui nous libère de l’impasse dans laquelle parfois nous nous trouvons.

AMEN

 « Découvrir l’autre, vivre avec l’autre, entendre l’autre, se laisser façonner par l’autre, cela ne veut pas dire perdre son identité, rejeter ses valeurs, cela veut dire concevoir une humanité plurielle, non exclusive. » Mgr Pierre Claverie cité dans un article du père Bernard Janicot du diocèse d’Oran, Chrétiens de la Méditerranée, 2 janvier 2012.

* D’après la prière proposée par le Pasteur Marc Schaefer parue dans Parole pour tous pour le dimanche 22 janvier 2012.

CYCLE DE PRIERE ŒCUMENIQUE – PRIERE POUR LE MONDE

Une initiative du Conseil Œcuménique des Eglises

Sur Fréquence Protestante (Paris : 100.7FM) Samedi à 21h, Dimanche à 5h25

Texte disponible sur le Site Internet de la Fédération Protestante de France : http ://www.protestants.org