Henri Guesdon (13 décembre 2012)
Une messe sera célébrée le 15 décembre, à 11h. en l'église Saint-Pierre de Montrouge afin de commémorer le 50 ème anniversaire du décès de l'abbé Henri Guesdon.
Henri Guesdon, monsieur l’abbé Guesdon, “m’sieur l’abbé”, trois appellations au choix. Mais qui c’est celui-là ? Pour les habitants du XIVe aujourd’hui, et même pour les pratiquants qui fréquentent régulièrement Saint-Pierre-de-Montrouge, ce nom ne dit pas grand chose. Pourtant un médaillon, dans la chapelle du Sacré-Coeur, perpétue sa mémoire sur le mur au-dessus de ce qui fut son confessionnal, sorte de guérite devant laquelle on faisait la queue tout le samedi après-midi.
Cet homme exceptionnel fut certainement le vicaire le plus extraordinaire (dans toute l’acception du terme) que la paroisse ait connu. Pendant ses 37 ans de sacerdoce, sans interruption, il fut affecté au service du patronage des garçons, Villa d’Alésia. Il en devint le directeur en 1930 et assuma cette fonction jusqu’à sa mort en 1962, il y a tout juste 50 ans.
Le père Guesdon avait un charisme hors du commun, ses idées sur la catéchèse et la liturgie passaient, dans les années 1940, pour révolutionnaires. Elles seront pourtant adoptées par le Concile Vatican II qui s’ouvrit (divine coïncidence ?) au moment même où il disparaissait. En 1929, avec deux confrères, il fonda le journal Coeurs Vaillants, puis le mouvement de jeunesse du même nom, pour les enfants et adolescents de 10 à 15 ans.
À sa mort il laissait une oeuvre qui comptait, entre autres, quelque 300 Scouts, Coeurs Vaillants, Jécistes, Jocistes, un club sportif de 150 adhérents, et une troupe théâtrale quasi professionnelle d’une centaine de membres. Sous le pseudonyme de Pierre Rougemont, facile à décoder, il fut l’auteur de nombreux ouvrages pour la jeunesse, et de pièces de théâtre qui furent jouées jusqu’au Japon. Il eut ainsi un rayonnement qui dépassa largement les limites de Saint-Pierre-de-Montrouge.Alors qu’il aurait pu prétendre exercer la responsabilité d’une paroisse, d’un doyenné, voire d’un diocèse, il refusa toujours les promotions et resta second vicaire (honoraire) de la seule paroisse qu’il ait connue, avec toutefois le titre honorifique de Chapelain d’Honneur de Notre-Dame de Paris.
Mais, à ses obsèques, plus de deux mille personnes emplissaient l’église jusque dans les coins les plus reculés des bas-côtés. Dans le choeur, une vingtaine de prêtres, non seulement ceux dont il avait été le père spirituel, et qu’il avait accompagnés sur la voie du sacerdoce, mais aussi les représentants de la hiérarchie diocésaine, Monseigneur Leclerc, évêque auxiliaire de Paris, en tête.
Le patronage de la Villa d’Alésia, son Patro, n’existe plus, vendu à un promoteur immobilier en 1994, mais une amicale d’anciens de l’oeuvre vit toujours dans l’esprit qu’il a su inculquer à ses “chers grands” ou à ses “p’tits gars”.
Un homme de cette valeur et de cette trempe, on ne peut l'oublier.
B.S.
L'abbé Guesdon était l'un des fondateurs de la célèbre collection Coeurs Vaillants, dans laquelle il écrivait sous le nom de Pierre Rougemont, anagramme de Saint Pierre de Montrouge. Exemples "Les matches de Ferdinand", ou "Le veau d'or est enfin assis" et bien d'autres, qu'on peut trouver sur Internet. (Note de la Rédaction)
09:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : guesdon, henri guesdon | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Je tape "abbé Guesdon" sur un moteur de recherche et apparaît sa photo, qui me dirige sur votre site. C'est la première photo de lui que je vois sur internet. Merci de rendre hommage à ce Prêtre admirable. Je l'ai connu Coeur Vaillant et colon à Plougasnou. Une pensée aussi pour l'Abbé Pierre Voller. Tous deux sont dans mon coeur.
Salut à mes petits camarades de jadis, devenus seniors. Respect éternel à nos Maîtres.
Cordialement.
Écrit par : COURY | 03 décembre 2012
Je faisais partie des collégiens du Cours Saint Pierre, 16 rue du Moulin Vert et nous avions le privilège (sans le savoir)d'être parmi les jeunes des années 1952 -1953- 1954 que l'abbé Guesdon visitait pour des catéchèses très compréhensibles pour des ados de l'époque. Sur ma demande, j'ai eu le bonheur d'avoir pour mon mariage, le 5 juin 1961, la bénédiction de monsieur l'Abbé Guesdon dans l'église Saint Pierre de Montrouge : ce fut un très grand moment !
Écrit par : coudray | 27 octobre 2013
Ancien CV et colon je me joins aux Anciens pour dire que les abbés Guesdon et Voller resteront des figures de notre jeunesse, dont je respecte encore les mémoires après bien des années, avec le regret que gamin je n'ai pas sû les considérer avec plus d'admiration.
Écrit par : COURY | 15 juillet 2014
Je suis le créateur du site Coeurs-Vaillants.fr dont l'objectif est de regrouper les planches du périodique Coeurs Vaillants entre 1929 et 1949. Je tenais à vous remercier pour ce bel hommage que je me suis permis de référencer dans ma page historique.
Écrit par : François Bisch | 10 décembre 2014