Frédéric Ozanam, le serviteur des pauvres (28 avril 2013)
Il y a deux cents ans, le 23 avril 1813, naissait Frédéric Ozanam. On connaît la route qu’il mena pour la réconciliation de l’Eglise, à l’époque fortement conservatrice, avec les idées sociales, républicaines, et cela dans le contexte d’une société industrielle émergente et conquérante.
Ozanam passe sa jeunesse à Lyon où il a été très marqué par la révolte des canuts. Il poursuit ses études à Paris à la faculté de Droit et de Lettres. Il est séduit par le Républicanisme. Catholique fervent et étudiant engagé, il fréquente le Salon de Montalembert. En avril 1833, avec des amis étudiants, paroissiens de Saint-Etienne-du-Mont, il décide de fonder une petite société vouée à la visite des pauvres, qui prit le nom de « Conférence de la Charité ». Pour Ozanam, les pauvres sont le visage même de Dieu. Par la suite, la Conférence se place sous le patronage de Saint Vincent de Paul. Elle restera toujours une initiative des laïques. Très vite, l’œuvre rencontre un grand succès parmi les jeunes intellectuels catholiques. A Paris et en province, de nombreuses conférences se créent.
Ozanam affirme sa conviction que c’est le Christ souffrant qu’il perçoit chez les plus pauvres. Désireux de renforcer l’armature intellectuelle des chrétiens, il crée en 1834 les Conférences de Carême de Notre -Dame, qui seront prêchées l’année suivant par Lacordaire. Devenu docteur en droit et avocat en 1836, il est en 1839 docteur es lettres, agrégé et professeur de littérature comparée à la Sorbonne. En 1846, il part en mission de recherches en Italie, s’intéressant à la mystique franciscaine. Il rencontre Pie IX. Reprenant l’enseignement en 1847, il participe aux révolutions de 1848 et crée avec Lacordaire un journal, « l’Ere nouvelle ». A Marseille, il meurt en 1853.
Sa courte vie aura été féconde, car il réunit en lui la richesse de l’esprit et de la culture ainsi que la charité la plus vive. Il vit sa foi en actes. Il est l’image du laïque engagé dans la société, essayant de comprendre et d’aimer. Béatifié le 22 août 1997 par Jean-Paul II, on peut reconnaître en lui un précurseur de la Doctrine Sociale de l’Eglise développée plus tard dans l’encyclique Rerum Novarum.
Ozanam dira en 1836 à un ami : " Il semble qu’il faille voir pour aimer et nous ne voyons Dieu que des yeux de la foi…mais les hommes, mais les pauvres, nous les voyons des yeux de la chair. Ils sont là et nous pouvons mettre le doigt et la main dans leurs plaies… L’incrédulité n’a plus de place possible et nous devrions tomber à leurs pieds et leur dire avec l’apôtre : « tu es Dominus et Deus meus. » vous êtes nos maîtres et nous serons vos serviteurs…"
- (Documentation extraite des Nouvelles Rive Gauche )
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