L’Espace jeunes du bd Jourdan cherche ses marques (1) (10 juin 2013)
« Le Miroir », l’Espace jeune du 14e créé par la Mairie, a ouvert il y a deux mois boulevard Jourdan, à deux pas de la Porte d’Orléans. Son but : accueillir les jeunes en difficulté, les ouvrir sur l’extérieur, les conduire à l’autonomie et à la responsabilité. Un combat difficile.
De l'extérieur (cliquez pour agrandir), cela ressemble à une boutique. C'en était une autrefois, un marchand de matériel électrique. A l’intérieur des tables, sur 150 m2, des ordinateurs, une cuisine, de petites salles de travail et de réunion. Sur le trottoir, devant le 103 boulevard Jourdan, quelques jeunes discutent, fument. Depuis deux mois, le local nommé « le Miroir » est un « Espace jeunes », initié par la mairie de Paris. Pour les faire vivre, la municipalité a lancé des appels d'offre auprès des associations. Dans le 14e (et dans le 20e), il a été remporté par Aide au choix de vie » (ACV), une association spécialisée dans l'insertion.
A quoi sert ce nouveau centre ? D'abord à accueillir des jeunes qui, habituellement, traînaient dans la rue. Ensuite à leur proposer des activités. « Nous recevons les jeunes de 12 à 25 ans, explique Dominique Shemla, la jeune femme responsable de l'antenne. Nous mettons à leur disposition un accueil, une orientation professionnelle avec des tests, un conseiller spécialisé. Mais nous allons au-delà en leur proposant des ateliers d'art plastique, de cuisine, de musique, d'informatique, des sorties aussi. » Une cinquantaine de personnes par semaine poussent la porte du nouveau local.
Deux mois après le lancement, le défi se révèle difficile. L'Espace draine un public très (trop) homogène sur les plans culturels et sociaux : des jeunes dont beaucoup sont destructurés, difficiles, nés de familles modestes souvent issus de l'immigration habitant dans les logements sociaux du quartier. Un tiers de filles, deux tiers de garçons. Des jeunes dont plusieurs avaient pris l'habitude de se réunir au stade Elisabeth, avenue Paul Appell, créant des incidents. « Nous sommes ici quatre salariés, ajoute Dominique Shemla. Trois animateurs, et moi-même, qui suis psychologue. Des stagiaires et des bénévoles nous épaulent. Nous cherchons à les intéresser à ce qui se passe au-dehors, à ouvrir leurs antennes. Les jeunes ont du mal à sortir du quartier, de leur environnement habituel. Ils refusent par exemple de venir à une séance de ciné-club si elle se déroule à l'intérieur de Paris. »
Gérard Desmedt (à suivre - cliquez ici)
14:42 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le miroir, 75014, lavoixdu14e, paris, social, mairie, jeunes, porte d’orléans | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Plutôt que de chercher à les intéresser à ce qui se passe au- dehors, essayons de les intéresser à ce qui se passe au- dedans ( d'eux-mêmes). C'est de l'humour, peut-être pas.
Écrit par : Marie-Josée | 09 juin 2013