L'Etranger, au théâtre 14 (12 janvier 2015)
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire, c’était peut-être hier…
Etranger à lui-même, l’homme contemporain se pose une question fondamentale, existentielle : « Qui suis-je » en dehors de toute transcendance. Ses actes, ses émotions, ses sentiments le conduisent-il à affirmer son être, ou bien ne sont-ils que des fantômes, des illusions conduisant et révélant l’homme à sa solitude dans l’univers, et par là même à l’absurdité de sa présence sur terre.
Tel est le thème de l’Etranger. Dans une mise en scène sobre, efficace, et dans un décor réduit à une table, une chaise, un banc, trois personnages donnent au récit une densité et une efficacité à la limite du supportable, là, où notre émotion rejoint le vide existentiel de Meursault, confronté à l’absurdité de sa vie.
Nous ne sortons pas indemnes de ce récit, transposé au théâtre. Chacun alors peut se poser la question essentielle : « Qui suis-je, que sont mes rapports avec l’autre, quel est le sens de ma vie, la mort est-elle un chemin vers le néant ou la porte ouverte sur une nouvelle espérance » ?
Une belle prestation du théâtre de la Chute et du théâtre Varia (Bruxelles) et ceci, jusqu’au 13 février.
-Théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier – Locations : 01 45 45 49 77 – email : contact@theatre14.fr
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