Chez le fleuriste du coin, en cette fête de la Saint Valentin (13 février 2018)
- Bonjour, je voudrais un bouquet de roses, mais sans les épines, sans la couleur et sans l’odeur.
La fleuriste, embarrassée, répondit à l’étrange client :
- Je regrette Monsieur, mais nous vendons le bouquet entier.
- C’est que… ça me ferait moins cher… Et puis, c’est trop d’un coup. La surabondance vous comprenez… Je crains que ça étouffe ma fiancée. N’est-ce pas, je préfère procéder par étapes.
- Nous ne décomposons pas… Vous devriez peut-être offrir des play-mobile. Une année un personnage, l’autre les murs de la maison, puis le toit, les meubles, le jardin, l’arrosoir, le vase…
- Oui, bonne idée… Mais j’avais l’intention d’offrir des fleurs… cependant pas tout d’un coup.
- L’intention, vous dites ? Ah… mais j’ai ce qu’il vous faut, s’exclama la fleuriste. Nous avons justement cette année, puisque les gens sont fauchés … nous proposons pour un euro une petite carte avec en photo le bouquet de votre choix.
-Parfait ! Voyons…. Laquelle choisir ? Oh, celle-ci me convient. Il n’y pas même pas d’image de fleurs. C’est encore plus sobre. Juste le descriptif bien détaillé. Bien expliqué. Au pays de Descartes, vous comprenez, une carte à la fois… Je plaisante ! Ma femme sera à la fois touchée et épargnée de cette… profusion.
Ce fut mon tour.
- Et pour vous, Monsieur ?
- Je voudrais tout le magasin… Enfin, ce que vous êtes : sourires, parfums, couleurs, tiges, épines, intention, terre et ciel, compris : votre création dans son unité !
- D’accord, Monsieur. Oui, je vois que vous aimez votre femme. Je livre à quelle adresse ?
- Eglise Saint Pierre de Montrouge, juste en face.
Michel Cauchard
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