Quand la petite reine divague (07 juillet 2006)

Quand la petite reine expulse des trottoirs le piéton, que fait-on des piétons qui ne peuvent plus circuler sur les trottoirs, ou presque ?
Sans être vélocipèdophobe, il faut être honnête et constater que les cyclistes et maintenant les motocyclistes de tout poil en prennent bien à leur aise. Ceux-là sont-ils si nombreux pour ne plus savoir utiliser l'asphalte des rues ou bien, craignant d'oublier leur identité d'anciens piétons, rêvent-ils de mettre en "selle" la cohorte survivante des piétons décimés ? Ces derniers connaissent l'angoisse d'être persécutés par les vélocipèdes véloces et les motocyclistes casqués, portant armure et heaume de chevalier, toujours prêts à en découdre avec ces "vilains" piétons anachroniques, espèce en voie de disparition… Ces derniers, pour se déplacer, rappelons-le, n'ont que leurs pieds attachés à leurs jambes !
Je pose cette question à nos édiles et à nos élus mandatés pour préserver l'intérêt de tous : le piéton a-t-il encore un avenir, s'il ne peut plus partager avec les oiseaux,  les enfants, les mères de famille, les vieillards vertueux, ces quelques mètres carrés qu'on appelait autrefois trottoirs, et qui aujourd'hui s'apparentent plus au boulevard périphérique ? Est-ce là un progrès pour l'urbanité de nos quartiers, déjà mise à mal par la disparition des commerces de proximité ?
Si la réponse est négative, je me verrais dans l'obligation de marcher sur la tête, cela au moins clouera sur place ceux qui venant d'en face, pédalent à contre sens et à tombeau ouvert. A moins que la solution soit dans la création sur les trottoirs de "pistes piétonnes" parallèles au flux des cyclistes mufles, indisciplinés et ignorant la présence d'autrui. Ces pistes seraient infranchissables par l'établissement d'un muret en béton ! Les deux espèces mises en "apartheid" pourraient ainsi cohabiter… pacifiquement !
Gageons que cette utopie ne se réalisera pas tant qu'il y aura des citoyens lucides pour dire leur fait aux "envahisseurs" et exprimer aux responsables qui organisent et conduisent la "fluidité des circulations douces" dans le cadre des "quartiers verts et tranquilles" leur ras-le-bol de piétons floués.
En conclusion, ceux-ci pourraient traduire leur état d'âme, à chaque fois que l'urne républicaine leur proposera de recueillir leurs pensées secrètes, par un signe d'agacement mûrement réfléchi.
R.R. (un piéton terrassé)

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