Cinéma: Little Miss Sunshine, l'heure de vérité! (30 septembre 2006)

Si vous désespérez d'arriver  à guérir de votre ras le bol de films et séries américaines, avec violences, machoires crispées et dialogues stéréotypés, vous pouvez peut-être essayer la méthode du contre-feu. Vous savez, on allume un feu en avant du feu qui progresse, et l'incendie s'arrête, faute de combustible, parce qu'il rencontre du terrain déjà brûlé. Pour ça, allez donc voir un autre film américain, My little shunshine.Vous y rencontrerez une autre Amérique, celle de l'intérieur, Albuquerque en l'occurence, qui vit comme elle peut, comme nous. Une famille américaine, à commencer par la mère (Toni Collette) medium_toni_collette.jpgqui soutient tout, son mari pas très futé, inventeur d'une méthode de réussite imparable mais dont personne ne veut, son beau-père cocaïnomane, gueulard et anar, son fils retranché dans son silence et enfin sa fille d'une dizaine d'années, la seule qui croit dans la fameuse méthode et veut gagner avec un prix de danse et beauté en Californie, little miss Shunshine. Et lui tombe dessus son frère gay, plaqué et suicidaire, spécialiste de Proust. Tout ce beau monde, s'empile dans le tas de ferraille qui fait office de véhicule familial, et traverse le désert pour aller au concours. Après beaucoup de péripéties, ils y parviennent, et y trouvent une effrayante et débile caricature de l'Amérique qui gagne. Et là, en plus du fossé qui les sépare de cette Amérique, ils héritent du testament du grand-père en forme de règlement de compte avec la civilisation américaine, révèlé  par sa chère petite fille à son insu.

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Ce portrait au vitriol, signé Jonathan Dayton et Valerie Faris, est supposé basé sur un rythme soutenu et  un enchainement de gags, mais il manque un peu de souffle. Néanmoins, il est assez jubilatoire et on y rit volontiers. Les comédiens, Toni Collette (la mère), Grag Kinnear (le pére), Steve Carelle et la petite Abigail Breslin s'en tirent bien et forment un ensemble cohérent et efficace.
A.C.

08:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema, little sunshine, paris 14, film |  Facebook | |  Imprimer |