Pour le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Christ (09 avril 2009)

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La Cène, de Duccio di Buoninsegna (Sienne, 1525-1560)

Alors même que Judas, par sa trahison a déclenché l’engrenage des événements qui vont conduire à la condamnation, l’exécution et la mort de Jésus,
celui-ci, comme dans une sorte de préparation, en donne la signification profonde.
Au cours du dernier repas qu’il prend avec les Douze,
nous savons que ce repas est sous le signe de la Pâque,
le repas où l’on faisait mémorial de la libération de la servitude d’Egypte, par le passage, la Pâque, de la mer
Et mémorial de l’Alliance de Dieu avec son peuple…
au cours de ce repas Jésus prend le pain qui est là (du pain sans levain, même si l’évangéliste ne le précise pas, un pain signe de renouvellement intérieur),
le rompt comme son corps sera rompu sur la Croix, et le donne aux disciples en disant :
«Prenez, ceci est mon corps (livré pour vous)»,
ceci est le signe, le sacrement, de tout ce que je suis dans la totalité de mon humanité et de ma divinité,
tout ce que je suis qui est partagé entre les hommes,
abandonné aux hommes et remis entre les mains du Père.

Ainsi le Christ, membre à part entière et tête de toute l’humanité,
se remet dans l’amour du Père et remet avec lui dans l’amour du Père toute cette humanité dont il partage le sort et la destinée à l’exception du péché.
En lui se réalise définitivement l’Alliance entre Dieu et les hommes, signifiée non plus par le sang d’un animal, mais par son propre sang versé.
« Ceci est mon sang », dit Jésus, et prenant l’une des coupes qui sont là
et qui rappelaient le pacte conclu dans le Sinaï entre Dieu et Israël pendant le séjour au désert,…
«Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance répandu pour la multitude».
Jésus, le Fils de Dieu, le Fils de celui qui n’est qu’amour, qui n’est que don de soi,
Jésus, le Fils unique, manifeste ainsi qu’il fait de sa mort l’acte qu’il révèle
ce qu’il est dans le plus profond de son être,
ce qu’il est de toute éternité, à savoir amour, don total de lui-même....

Alors entrés dans le mystère de la mort de Jésus,
Bouleversés pas ses souffrances,
animés par cette espérance, nous pouvons faire nôtre cette prière de tradition spirituelle chrétienne

Âme du Christ, sanctifie moi,
Corps du Christ, sauve moi,
Sang du Christ, enivre moi,
Eau du côté du Christ, lave moi,
Passion du Christ, fortifie moi,
O bon Jésus, exauce moi.
Dans tes blessures, cache moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi.
Contre l’ennemi perfide défends-moi.
A l’heure de ma mort, appelle moi.
Ordonne-moi de venir à toi,
Pour qu’avec tes saints je te loue,
Dans les siècles des siècles.

Amen.

Père Philippe Maire (extrait de l'homélie du Dimanche des Rameaux 2009)

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