En remontant le boulevard(III) (12 septembre 2011)
Voici le troisième volet de notre découverte du boulevard Raspail. (lire le précédent)
Nous sommes au niveau du 231, devant la vaste façade d’un bâtiment récent (le lycée hôtelier Jean Quarré), qui a remplacé l’ancien lycée technique Raspail, lui-même déménagé près de la porte Didot. Il avait pris la suite de l’Ecole Professionnelle de St Ouen, déménagée après avoir été sinistrée durant la deuxième guerre mondiale.
Il faut dire que ce lieu a subi de nombreuses modifications depuis longtemps. Ainsi, en 1855, fonctionnait ici un des dépôts de la « Compagnie des petites Voitures », absorbée en 1894 par la « Compagnie Générale des Voitures à Paris », qui créa entre 1920 et 1924 une douzaine de garages pour les 1500 taxis qu’elle possédait en 1929. Il est probable que cet immense terrain d’angle était à l’origine propriété de l’horticulteur Noisette dont l’adresse était au 51 Bd. d’Enfer.
Aux heures fastes de Montparnasse, on trouve à cet endroit du boulevard, un lieu où s’implanta en novembre 1923, la « Sorbonne Montparnassienne » qui avait pour nom vérItable : « l’Académie du Caméléon », laquelle venait du 146 du Bd du Montparnasse. Cette Académie prétendait devenir une Maison des intellectuels. Elle éditait un bimensuel : Paris-Conférences ; l’expérience dura cinq ans puis disparut.
Vint ensuite en 1930, un vaste édifice en béton qui devait être le « Salon Parnasse », composé d’un vaste hall entouré de galeries superposées en gradins. Mais l’expérience échoua et le bâtiment devint le lycée technique Raspail, cité plus haut.
Aujourd’hui, un square fait l’angle avec la rue Campagne Première. Il est dédié au peintre Yves Klein, qui avait son atelier au 9 de cette rue, tandis qu’il habitait au 14.
Traversons cette dernière. A l’angle du boulevard, existait une petite maison de faubourg où vécut quelque temps dans une chambre misérable, Arthur Rimbaud accompagné de Verlaine. De nos jours, un restaurant « le Duc » a pris la place, remplaçant un restaurant-dancing, le « Normandy », symbole éteint de la vie artistique de l’avant-guerre.
Au 247, s’ouvre le passage d’Enfer, seule appellation subsistant de l’origine. Ce passage existait déjà en 1808. Les maisons basses et les pavés inscrivent leur nostalgie dans un lieu qui a gardé son charme presque champêtre d’une autre époque.
Enfin, pour clore provisoirement notre promenade, au 253, il y avait l’impasse Sainte Elisabeth, devenue après son prolongement jusqu’au boulevard Montparnasse, la rue Boissonade, savant helléniste qui vécut de 1774 à 1857. (Lire la note suivante)
N.D.L .R Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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Commentaires
Merci pour votre article détaillé !
Écrit par : Lettre de voiture | 19 septembre 2011