Nicolas Miguet, la fleur du printemps (22 janvier 2012)
Il revient à chaque élection présidentielle, aussi sûrement que les primevères aux beaux jours. Que cherche Nicolas Miguet ?
Ses affiches ont envahi la Porte d'Orléans, collées sur les plots de béton protégeant le chantier du métro, et d'autres palissades du 14e. Une photo, une date et un nom : « 2012, c'est Miguet » Avec un slogan : « Toutes les forces de la France ». Un nouveau candidat à l'Elysée ? Oui et non. Nicolas Miguet réapparaît sur les murs à chaque échéance présidentielle, aussi sûrement que les fleurs au printemps. Il était là en 2002 et en 2007. Pas très longtemps, de décembre à mars. Pourquoi mars ? Parce que c'est ce mois-là que les candidats doivent déposer leurs 500 signatures d'élus (maires, conseillers généraux, députés sénateurs...) Nicolas Miguet ne les a jamais obtenues. Et il y a fort à parier qu'il ne les obtiendra pas non plus en 2012. Il a son idée sur l'ostracisme dont il serait victime : «je gêne le système», affirme-t-il.
Alors pourquoi revient-il tous les cinq ans, avec une campagne d'affichage qui doit coûter des dizaines de milliers d'euros ? Nicolas Miguet a une triple casquette. Il est homme d'affaire, investisseur, rassemblant derrière lui des petits porteurs. La gestion de ses affaires lui a valu, autrefois, quelques ennuis avec la justice. Il est aussi patron de presse, avec un journal boursier, Bourse plus, et une lettre confidentielle, toujours sur la Bourse. Homme politique enfin, il a créé et dirige un parti très modeste, le Rassemblement des contribuables français (RCF). Le site internet du RCF a des accents poujadistes, avec un programme simple comme « moins d'impôts », ou« de l'emploi pour tous » Et quelques envolées comme « Nous préparons la France d’après, la France des nouvelles élites, c’est-à-dire celle qui paie ses impôts, qui fait la richesse du pays. Cette France là en a marre d’être volée, dépouillée. Un jour ou l’autre elle va «virer» la classe politique sortante dans son ensemble ». Il a présenté des candidats aux élections européennes de 1999 (1,77 % des voix, avec le slogan Moins d'impôts maintenant, son plus beau « succès ») et aux législatives de 2002
En période électorale, avec un bagout de bateleur, Nicolas Miguet réunit ses amis et clients de son journal autour de dîners-débat. Pour se faire connaître, certes, mais aussi pour assurer une publicité à ses journaux, à ses numéros d'appels téléphoniques (surtaxés) pour des conseils boursiers. Après sa précampagne, l'homme d'affaire reviendra dans son cercle d'admirateurs, en ayant engrangé quelques clients supplémentaires. Avec, sans doute, un nouveau rendez-vous en 2017. Il aura alors 57 ans seulement.
Gérard Desmedt
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