La crise dans le 14e : Le bric-à-brac d'Emmaüs a augmenté son activité de 25 % depuis l'été (19 mars 2009)

b26d1a9812a59d1889fa4dfa132c9d6b[1].jpeg«Depuis l'été dernier, notre chiffre d'affaire a augmenté de 25 %.. Chaque samedi, notre magasin voit défiler 2500 à 3000 clients. Et entre 10h et midi, c'est vraiment la folie...» Charles-Edouard Vincent, 37 ans est le directeur du bric-à-brac d'Emmaüs, boulevard Jourdan, là où s'élevait autrefois un grand garage Renault. La crise économique a des répercutions directes sur l'activité de ce magasin pas comme les autres, où l'on trouve des verres à 0,10 euros, des jouets à 1 euro, des pantalons pour 5 euros, des réfrigérateurs à 40 euros ou des armoires à 120 euros... On y déniche aussi des livres, des disques, des bibelots et même de la mercerie. Le bric-à-brac vend 5000 objets par semaine. «Notre clientèle n'a pas changé, ajoute le directeur : on y trouve des étudiants, des familles modestes, des «bobos» et des brocanteurs... 50 % des clients viennent du 14e, 80 % des 13e, 14e et 15e arrondissement. Nous constatons simplement que notre activité croît»

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Ici, au moins, la crise a eu un effet bénéfique sur l'emploi. Quand le magasin d'Emmaüs a ouvert, en janvier 2008, il faisait travailler 17 salariés. Ils sont aujourd'hui 50 : 40 personnes en insertion, et 10 d'encadrement. Toute la semaine, l'équipe va chercher les objets donnés, les trie, les nettoie, les répare, les étiquette. Le samedi, tout les monde est sur le pont pour la vente, avec le renfort d'un vivier de 150 bénévoles.
Mais pour le malheur des habitants du 14e, Emmaüs va devoir bientôt fermer boutique. Le bail précaire consenti à l'association se termine en septembre prochain. Des travaux de démolition commenceront alors pour faire place nette à l'opération du secteur Père-Corentin-Tombe-Issoire.

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Image de synthèse du projet architectural retenu

Sur les terrains entrepôts de la RATP vont s'élever des logements sociaux, des logements étudiants, des bureaux, une crèche... Où ira le bric-à-brac, le seul d'Emmaüs sur Paris intra muros ? Le directeur et son équipe cherchent actuellement un terrain de 1500 à 2000 m2 à Paris, pour s'y installer. 50 emplois sont en jeu. Ils souhaitent pouvoir rester dans le 14e où, explique Charles-Edouard Vincent « nous nous sentons bien et nous participons maintenant à la vie de quartier. »
Gérard Desmedt
Emmaüs, 80 bd Jourdan. Vente chaque samedi de 10h à 18h

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