L'oeuvre d'Haussmann dans le 14ème. (V) (03 janvier 2011)
La Voix du 14ème, maintenant site web d’information, a décidé de republier sous la forme d’une série de notes, le dossier paru en 1994, sur l’œuvre d’Haussmann dans le 14ème, dans la Voix du XIVème, alors journal papier. Lire la note précédente.
On appelait les deux grands commis d'Haussmann, les ingénieurs Eugène Belgrand et Jean-Charles Alphand, à qui on doit la profonde transformation de Paris. Il serait injuste de ne pas y associer le grand jardinier que fut Jean-Pierre Barillet-Deschamps.
Jean-Pierre Barillet-Deschamps, fils d'un ouvrier jardinier, devient en 1841 « moniteur » de jardinage, formé à l’école des contremaîtres de « La Paternelle », première colonie agricole et pénitentiaire fondée à Mettray, près de Tours, en 1839. Il fonde ensuite un établissement horticole à Bordeaux. Appelé à Paris par Haussmann, il est placé sous l'autorité des ingénieurs Jean-Charles Alphand et Eugène Belgrand, avec le titre (dont il sera le premier titulaire) de « Jardinier en chef du Service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris ». Il est donc appelé à la transformation de la capitale au sein de la remarquable équipe de professionnels dont avait su s'entourer le préfet. Barillet-Deschamps redessine les bois de Boulogne et de Vincennes, crée le jardin du Luxembourg, (son bassin et sa fontaine l'hiver)
le parc Monceau, le parc des Buttes-Chaumont et le parc Montsouris. En 1865, il crée le jardin anglais du jardin des plantes du Mans. À Lille il dessine le jardin Vauban, et à Roubaix le parc Barbieux.
Il crée une Maison d’Architecte Paysagiste, ouvre une pépinière et un jardin à La Muette et entame une carrière internationale : on l'appelle à Marseille, à Hyères, à Milan et Turin, en Belgique, en Autriche, en Prusse, et jusqu'en Égypte où il meurt en 1875, d’une maladie pulmonaire, contractée sur place à 50 ans.
Ce que Haussmann apprécie chez, «ce pauvre Barillet-Deschamps, avec ses grandes qualités et ses petits défauts», était un modèle de jardin inspiré du jardin anglais, caractérisé par des pelouses vallonnées et les formes sinueuses des allées et des lacs, et avec des massifs d’arbres bien délimités: exactement ce qu’on voit à Montsouris. Haussmann appréciait moins « son abus du détail et un peu trop d’allées ». Le mobilier des jardins témoigne de la modernité et de la prospérité du Second Empire.
A.C.
11:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alphand, belgrand, barillet-deschamps, paris 14, haussmann, montsouris | Facebook | | Imprimer |