12 mars 2007
ODETTE TOULEMONDE Film d’Eric-Emmanuel Schmitt
Critique à deux voix!
(Pour)
Oui, j'ai aimé ce film! Il dépeint une famille pas si démodée que ça : un logement étroit pour 3, 4, voire 5 personnes, la mère, géniale Catherine Frot a un petit boulot de vendeuse, complété par un travail ''à la pièce'' fait régulièrement tous les soirs, (agencer des plumes pour des spectacles de cabaret), une fille sans charme, très mal dans sa peau, et un fils, coiffeur à l’heureux caractère, mais qui amène chaque jour un nouveau garçon dans son lit ...La mère donne le ton car elle est fantaisiste, philosophe, sensible, courageuse...On s'attache à cette femme qui décolle de la vie quotidienne au bas mot, qui s'enthousiasme pour des romans, qui chante et danse tout en faisant ses tâches pourtant peu gratifiantes dans cet appartement minuscule. Oui, ce film est à la gloire des femmes seules qui doivent assumer leurs enfants tout en travaillant. Arrive dans sa vie le ténébreux écrivain (Albert Dupontel) de ses romans chéris...mais il ne fait pas le poids à côté d'elle. Cette actrice joue décidément très juste et a beaucoup d'humour, on rit ! Je ne nie pas qu'il y ait quelques clichés...mais tout compte fait, c'est assez normal de s'envoler dans la nuit sur un croissant de lune, avec un amoureux...
B.B.
(Contre)
Ce sont plutôt de bonnes choses qui restent de cette femme romanesque qu'est Odette. Sauf que c'est Catherine Frot et que l'on ne croit pas vraiment à son côté inculture de midinette. Alors bien sûr, en fleur bleue amoureuse de son auteur préféré, elle est merveilleuse mais c'est encore un rôle de composition. On pense à la sœur provinciale des « Sœurs ennemies », à la femme décidée de « Mon petit doigt m‘a dit » et on n‘y croit pas énormément à la femme heureuse d'un rien, qui chante et danse en écoutant des disques de Joséphine Baker, c'est un peu trop rétro. Comment s’identifier à ce personnage équilibré et inébranlable (voir sa réaction très distancée face à la femme battue). Sa vie n’est pas facile pourtant entre le nouveau copain de son fils homosexuel et l’ancien copain de sa fille, toujours affalé devant la télé; mais pour elle, tout va bien. En fait, Odette n’a rien à voir avec vous et moi, c’est une sainte. D’ailleurs, tous les jours, dans ses déplacements invariables, elle fait la rencontre de Jésus. Pas étonnée du tout, elle lui lance à chaque fois un affectueux « ça va Jésus »? Le pauvre Jésus semble en mauvaise passe…
Et lorsqu’elle voit l’homme qu’elle aime repartir vers son foyer et que son cœur lâche, elle s’allonge près de Jésus agonisant. On eût aimé que le film s’arrêtât là, mais un réalisateur incapable de résister à la bluette la fait ressusciter et convoler? Pour le coup, on y croit moins ! On peut trouver la fin lourde et convenue. Dommage.
M-J.C.08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catherine FROT, Eric-Emmanuel Schmitt, cinema, paris 14e | Facebook | | Imprimer |
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