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15 février 2008

L’Ile, film de Pavel Lounguine

Dans la lointaine Russie, un bateau amène sur une île occupée par des moines  un homme misérable. Chaque jour celui-ci, devenu moine lui-même, rame jusqu’à l’île voisine, déserte ; là, il peut crier sa misère au milieu des lichens et des blocs de granit glacés. Régulièrement, une barque lui apporte des visiteurs tourmentés en quête de bénédiction,

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parfois de guérison. Il les reçoit sans ménagement, voire avec rudesse mais lit à travers eux, comme un véritable voyant, ce qu’ils cherchent. Leur vérité, il la leur crie, dussent-ils se boucher les oreilles pour ne pas l’entendre.  Un jour, une ultime barque ramènera sa dépouille sur son île.

Le monastère orthodoxe qui accueille cet hôte singulier le tolère plus qu’il ne l’intègre. A partir de lui et de ce qu’il faut bien appeler ses bizarreries c’est toute une transformation qui va s’opérer sur toute la communauté routinière d’abord sceptique puis admirative pour le « Saint ». Rude apprentissage pour ceux qui vont se plier à ses enseignements !

Dans les brumes expressionnistes des eaux du Nord ( fleuve ? mer ?) , les tempêtes de neige, la fonte des glaces, le soleil couchant, les nuits près du feu rougeoyant de la chaudière, tout un cycle de vie accompagne notre découverte de la sainteté « slave » jusqu’à l’ultime dépouillement, la nudité d’une âme.

En ce début de carême, il ne saurait y avoir de meilleure introduction à la route vers Pâques pour un croyant.

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Et pour tous, un émerveillement devant la beauté qui émane des images simples et fortes de ce film, mais aussi devant la peinture naïve d’un être facétieux qui ne se plia pas au « sérieux » des humains fussent-ils moines. Ce personnage, Anatoli, est incarné avec beaucoup de justesse par Piotr Mamanov.

Marie-Josée Carita

Le film est à l’affiche du cinéma « Les 7 Parnassiens », 98 boulevard du Montparnasse Métro Vavin ou Montparnasse. Bus 68-58

Commentaires

En plein accord avec cette critique de ce film beau et profond, qui marque la renaissance du cinéma russe. Le mysticisme russe donne à cette œuvre une grande force. Mais nous nous sentons, occidentaux, impressionnés et même un peu dépassés.

Écrit par : Paul | 15 février 2008

Nous sommes comme les moines qui sont face à Anatoli, sceptiques , amusés, choqués et pas prêts à ce dépouillement total !
Pavel Lounguine a su introduire un certain recul dans sa description qui laisse une place à la réflexion personnelle.
La splendeur des images exprime magnifiquement le message du réalisateur et nous transmet son interrogation sur la foi chrétienne.
M.G.V.

Écrit par : M.G.V. | 15 février 2008

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