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16 janvier 2009

L'exposition Albert Marquet au Musée de la marine

L’exposition de plus de 100 peintures , aquarelles et dessins du peintre Albert Marquet, nous dévoile un peintre discret, presque « sage », et dont l’objet de ses œuvres est l’élément aquatique. Chez lui, l’eau est objet de contemplation, mesure universelle de toute sensation, mètre-étalon de la vie intérieure. Cette vision sélective contient tout le silence qui émerge des paysages marins, de cet espace infini qui nous fascine et nous entrouvre un autre espace, celui-là quasi métaphysique. Aussi, les peintures de Marquet, par leur composition simple et dépouillée, vont à l’essentiel, se veulent exploration tranquille de la réalité, accompagnée par un niveau de conscience épurée, dégagée de toute fioriture et grandiloquence picturale inutile.

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Influencé par le japonisme de la fin du 19e, Marquet s’inspire des estampes japonaise. Hokusaï est ici bien présent. Le peintre saisit l’instant fugitif, suspendu, pour mieux le délivrer, l’amplifier dans la seconde présente et nous faire pressentir l’éphémère de tout instant unique. Il lui fait dire par sa concision tout le poème révélé de la vie immédiate. Marquet est amoureux du vivant, et par là, il fuit toute construction symbolique ou même toute transposition du réel qui serait dessèchement par trop de théorie et d’abstraction.

Marquet observe et célèbre le monde pour mieux nous faire découvrir les secrets, les ombres et les lumières cachées au sein d’un paysage d’eau, d’un port industriel, d’une ville en bord de mer. Marseille, Alger, Istambul , Rotterdam sont là pour nous prouver son parti pris essentiel : celui du contact de la terre et de l’eau, matrice de la vie. Peintre réaliste, il plonge au sein des formes et des couleurs pour ne faire remonter d’elles qu’une seule pépite : la lumière essentielle, accompagnée par les lignes épurées du dessin, cette lumières restant cachée au cœur d’un élément incontournable de la vie : l’eau.

Pour cela, Marquet reste le poète naturel à la fois du sensible et de l’indicible, de la réalité interrogée patiemment pour ses secrets toujours présents, jamais dévoilés. A ce titre, sa peinture restera toujours d’une humanité humble, où la simplicité n’exclue pas le mystère, mais où celui-ci affleure au réel pour mieux le transcender et l’accomplir.

R.Rillot -

Musée de la marine : 17, place du Trocadéro, jusqu’au 2 février 2009 - Tél : 01 53 65 69 69. Tarifs : 9€ et TR 7€

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