29 juin 2010
Henri Rousseau, dit "le douanier", peintre dans le 14e
Qui sait de nos jours, que le « Douanier Rousseau » a été durant de nombreuses années, un habitant du 14e, où il réalisa la majorité de son œuvre de peintre « naïf » ?
Né à Laval le 21- 5- 1844, il s'était établi à Paris en 1868 . Il fut employé à l'Octroi de Paris, qui à cette époque, percevait des droits d'entrée sur les marchandises pénétrant dans Paris. Pendant ses heures de service, Rousseau fait des croquis et conçoit ses futures tableaux. Ainsi, en 1890, il peint : « l'Octroi », celui de la porte de Vanves. Il sera un fidèle du Salon des Indépendants à partir de 1885, salon qui permet aux peintres débutants de se faire connaître, et cela sans esprit de chapelle. Ce salon créé en 1884 par Redon, Seurat et Signac, est en outre une fenêtre ouverte sur les nouvelles tendances de la peinture en cette fin du XIXe siècle.
Henri Rousseau fut remarqué, dès la présentation de ses premières œuvres par Apollinaire, Picasso, Kandinsky, Delaunay, et son ami Alfred Jarry, poète, lui-même natif de Laval.
En 1893, Rousseau s'installe dans le 14e. On le retrouve au 44 avenue du Maine. En 1898, il est au 3, rue de Vercingétorix. Il en déménage en 1901, après son mariage avec Joséphine Noury, et le voici au 36 rue Gassendi . puis après la mort de sa femme en 1903, on le voit impasse du Rouet, et 44, rue Daguerre. En 1906, il loue un atelier 2 bis, rue Perrel où il demeurera jusqu'en 1910, date de sa mort . Cette rue a disparu lors des grands travaux dans le secteur de la gare Montparnasse et du secteur Vercingétorix. De nombreux ateliers d'artistes y ont été supprimés également.
Il est à noter que ses nombreux tableaux, incluant des paysages où les jungles tropicales sont omniprésentes, lui ont été inspirés par les serres du jardin des Plantes, le muséum d'Histoire Naturelle, ainsi que par les illustrations réalistes du Petit Journal. Mais n'oublions pas que son imagination fertile fut alimentée aussi par divers jardins de la rive gauche : le Luxembourg, ainsi que le Parc Montsouris, et même les sophoras du boulevard Edgar Quinet...
Rousseau fut surnommé par Apollinaire : le « primitif de Plaisance », quartier populaire qui comptait en cette fin du XIXe siècle plus de 80 000 personnes, essentiellement constituée d'ouvriers et de petits artisans, chassés du centre de Paris par les travaux gigantesques d'Haussmann. Cette population s'était rassemblée là dans des conditions d'existence particulièrement difficiles, bien que le territoire eût été urbanisé par un certain Chauvelot, promoteur du lieu, lui donnant le nom de « Plaisance », sans doute pour y camoufler la misère des lieux !
Rousseau est un artiste qui représente le chef de file de la peinture dite « naïve » et qui depuis a conquis ses lettres de noblesse. Il a ainsi été un habitant du 14e, parcourant ce quartier populaire de Plaisance durant 25 ans, donnant à ces lieux une présence forte, une signature originale, certainement nostalgique à nos yeux, puisqu'il y a maintenant 100 ans de cela. Mais le lien établi entre l'artiste et le quartier qui a su l'accueillir restera toujours vivant, en osmose avec le quartier Montparnasse tout proche, ce dernier offrant un des plus grands témoignages en matière picturale, de la période de l'après-guerre de 14. Mais ceci est une autre histoire...
R.R
10:08 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : h. rousseau, peintre, douanier, douanier rousseau, paris 14, paros 14e, lavoixdu14e | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Bonjour,
Merci pour votre article. On peut préciser que des arrivées importantes d'une main-d'œeuvre ouvrière provinciale, venue s'embaucher sur les grands travaux de Paris (et s'y étant fixée) avait également participé à l'augmentation de la population de Plaisance.
D'autre part, après avoir été inhumé au cimetière de Bagneux, notre douanier repose aujourd'hui dans la ville de Laval, en Mayenne, dans le jardin de la Perinne.
Écrit par : Piednoir | 04 juillet 2010
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