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23 mars 2011

Ah ! quelle vacherie...

Non, il ne  s‘agit pas d’une expression destinée à expulser une contrariété due à un quelconque ennui domestique : robot électrique ayant rendu l’âme, fuite à la machine à laver, etc…, mais seulement du sens propre attribué à l’un de ces bâtiments destiné à abriter un élevage de vaches… Et Paris en fut pourvu, bien pourvu jusqu’en 1950 !

Après l’annexion des nouveaux territoires des communes de banlieue en janvier 1860, les fermes de ville, les fermes de nourrisseurs, les «vacheries » y furent très nombreuses. Précisons que bien avant la Révolution française, le lait était à la base du petit déjeuner d’alors. De plus en plus de vaches étaient donc entretenues à l’intérieur du mur des Fermiers Généraux, certains habitants ayant leur propre « laiterie » installée dans leurs jardins et remises. Ainsi, les terrains où se trouve l’actuelle Emile Dubois et les immeubles du « Méridien » étaient à cette époque un vaste enclos à bestiaux.

paris 14e,lavoixdu14e,ferme de montsourisEn 1855, 2300 vaches occupaient 150 vacheries. La population parisienne augmentant toujours plus ( 1 174 000 habitants en 1856 – 1 696 000 en 1861), la décennie 1870 – 1880 vit de 20 à 30 vacheries supplémentaires s’installer sur Paris. On en compta 305 en 1879, 476 en 1888, 502 en 1892…

Paris était devenu au fil des ans une immense ferme : 7000 vaches y séjournaient , produisant 1000 000 litres de lait… Chaque vacherie comportait en moyenne 14 bêtes. Et en ce qui concerne notre 14e ardt, notons que la ferme de Montsouris encore visible de nos jours, comportait au 26, de la rue de la Tombe Issoire, une porte charretière, sa hauteur permettait de rentre les foins !

Mais le déclin  de cette activité progressa rapidement. En 1910, les vacheries parisiennes ne sont plus que 141, 30 en 1920, 3 en 1950 et encore 150 en banlieue proche ( au-delà du périph). Le Paris « rural » avait vécu. Seul vestige de cette époque révolue, la Ferme de Montsouris, déjà citée, et située au-dessus de la carrière de Fort-Mahon est un témoignage de cette époque. Son activité s’est éteinte définitivement en 1940. L’abbé Keller était propriétaire de la parcelle sur laquelle elle se situe, mais la convoitise des promoteurs immobiliers a bien failli faire disparaître le site qui, en 1994 a été classé et préservé. La dernière vacherie survivra-t-elle, et pour combien de temps ? 

N.D.L.R. Documentation extraite du Bulletin N° 188 de la S.H.A. du 14 , mars-avril 2011.

S.H.A. du 14e : http://sha14.asso.fr

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