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09 mai 2011

LA FILLE DU PUISATIER 2011 (II)

Contrairement au "Masque et la plume", nos critiques ont aimé la nouvelle version de "La fille du puisatier" de Daniel Auteuil. Voilà l'avis de Marie-Josée Carita:

3620167535[1].jpgLa fille de Marcel Pagnol a autorisé Daniel Auteuil à tourner le film tiré du roman de son père. Elle a bien fait. Le film d’Auteuil est tout sauf  fade. Lui-même est énorme dans le rôle du puisatier, Amoretti.

Chacun des autres rôles est formidable avec un bémol pour Sabine Azéma qui semble se trouver là par erreur, au milieu de tous ces gens si bons .

La mode est toujours au rétro en France et de nombreux films de ces dix dernières années creusent le filon de l’identité française à travers les histoires d’autrefois. Dans cette nouvelle version  cinématographique du roman de Pagnol, il y a quelque chose de plus: c’est la musique. Avec elle , le décor est planté. Dès que le jeune garçon prend en selle sur sa moto la belle fille du puisatier et que le paysage provençal déroule sa splendeur sous nos yeux, la musique s’éveille et nous emmène vers une belle histoire. C’est quand même aussi pour ça que nous allons au cinéma. Ici nous sommes comblés.

filledupuisatier.jpg


Le repas des puisatiers sous la treille, dès le début du film, nous enchante; les confidences d’Amoretti à son ouvrier nous amusent et nous renseignent sur la pensée de Pagnol au sujet des rapports homme- femme, des ouvriers et des commerçants de la ville, nous rappelant que les choses n’ont pas beaucoup changé. Mais il faut tout de même faire très attention:  le monde de Pagnol n’est PAS le monde d’autrefois! Il est beaucoup plus: c’est un monde que nous ne connaissons évidemment plus, mais surtout que très peu de gens ont connu: où les hommes vivaient pour moitié d’entre eux  à la campagne; où les femmes étaient proches de la grâce de l’enfance et les hommes les aimaient ainsi; où les pères et encore plus les grand-pères aimaient leurs ( petits-) enfants comme des fous ( surtout si c’était des garçons); où les amis  étaient aussi des confidents qui avaient leur mot à dire dans vos affaires de famille, avec pudeur. Où  les gens avaient leur «  honneur », et pratiquaient la bonté.

La beauté de la jeune « puisatière » fait le reste. Sa grâce de  parisienne nous scotche à l’histoire- même convenue -de sa chute et de sa rédemption.

Un mot encore sur Daniel Auteuil. Ce n’est pas parce qu’il a repris les accents d’un Rmu qu’il n’en est pas moins un Auteuil éblouissant d’humanité et  à la consistance tout simplement prodigieuse.

Merci Auteuil, merci Pagnol, pour cette force des bons sentiments. Certains n’aimeront pas, justement.

Merveilleuse interprétation de tous les acteurs:  J.P. Darroussin,  Kad Merad, Astrid Bergès -Frisbey, Philippe Duvochelle, et tous les autres.

MJ Carita

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