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09 juillet 2011

L'impasse du rouet

 Au sein du quartier du Petit-Montrouge, si près de la place Victor et Hélène Basch, place bruyante et toujours « bouchonnée » par d’inextricables marées d’automobiles, cette minuscule impasse a le charme discret d’un lieu qui se veut  invisible, vu son étroitesse et la modestie de sa longueur. Est-ce une ruelle, un passage ? Nous hésitons à lui donner un rôle défini. Il s'agit à première vue, d'une voie destinée aux piétons, ou tout le moins réservée à quelques rares véhicules légers.

paris 14e,rouet

On peut alors imaginer qu’autrefois – il y a très longtemps – une jeune fille, fileuse de son état, était astreinte à rester des heures durant, devant un rouet, qu’aujourd’hui  nous avons effacé de nos mémoires. Elle s’évertuait à façonner un fil tiré d’une pelote de laine brute. Y avait-il des moutons dans les environs ? Nul ne le sait . Seul le passé  lointain pourrait nous éclairer à ce sujet. Mais la petite histoire qui rejoint la légende voudrait que le rouet en question soit en fait l’image d’une corderie qui avait fonctionné au fond de ce passage ; cette corderie fabriquait cordes,  cordages et autres  fournitures destinés aux attelages de chevaux, qui roulaient sur la route d’Orléans.  Ceux-ci s’arrêtaient à « l’auberge du Puits rouge », auberge située à l’endroit exact où des immeubles contemporains s’élèvent à l’angle de l’avenue Jean Moulin et de l’avenue du général Leclerc. Jusque dans les années 1950, le bâtiment de l’auberge existait encore. Il avait été investi par une banque : le Comptoir National d’Escompte de Paris, devenue par la suite la BNP, après fusion avec la BNCI…

 Nous sommes bien loin de la fileuse au « rouet » et d’une bucolique image où bergers et bergères sillonnaient les lieux en chantant et jouant de la flûte de Pan !

Alors, lorsque vous passerez devant l’impasse, n’oubliez pas cette fileuse inconnue, petite main à jamais oubliée et dont le souvenir s’égrène le long du temps, pourvoyeur infatigable de la nostalgie et des rêves effacés…  R.R

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