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18 octobre 2011

Le maréchal Brune et son boulevard

Les "boulevards des Maréchaux" qui limitent la frontière du Paris "intra muros" actuel, évoquent les guerres du Ier Empire ; celles-ci ont contribué à donner à notre pays, une épopée à la fois prestigieue mais aussi malheureuse, et à plus d'un titre négatives pour la renommée de la France.

De l'Espagne à la lointaine Russie, les armées de Napoléon se sont élancé dans des aventures toujours plus meurtrières, et les maréchaux, la plupart issus de la Révolution, y ont su développer leur talent de stratèges. Ainsi, du maréchla Brune.

Jusqu'en 1919, paris 14e,lavoixdu14e.info,marechal brune,brune,révolution,napoléonil faut rappeler qu'un boulevard militaire (belle photo de Atget, ici Porte d'Orléans, cliquez pour agrandir) ceinturait Paris en suivant les fortifications érigées par Thiers en 1842, et ce sur plus de 37 kilomètres. Leur disparition programmée après la Première Guerre Mondiale, fut à l'origine de la construction sur les terrains libérés de nouveaux quartiers où s'élèveront des logements H.L.M. paris 14e,lavoixdu14e.info,porte d'orléans,marechal brune,brune,révolution,napoléonLes portes d'Orléans et de Vanves verront ainsi  l'édification d'immeubles modernes à partir des années 30. Mais "quid" du maréchal Brune ?

 Guillaume Brune est né le 13 mai 1763 à Brive, d'une famille de juristes. Sa carrière est toute tracée, il sera magistrat. Mais, envoyé à Paris pour suivre des études, il préfère fréquenter les salles de jeux, où il perd énormément d'argent. Il finit par devenir ouvrier typographe. La Révolution le transforme en pamphlétaire : il achète une petite imprimerie, et s'inscrit au Club des Cordeliers où il rencontre Danton et Desmoulins. Heuresement pour lui, il ne s'est pas mêlé aux massacres de Septembre et il rejoint la garde nationale de Seine-et-Oise. Adjudant major en décembre 1791 à l'armée de Belgique, il devient général le 18 août 1793

En 1791, il entre à lparis 14e,lavoixdu14e.info,marechal brune,brune,révolution,napoléona garde nationale de Paris puis au 2ème bataillon de volontaires de Seine et Oise. Le 13-Vendémiaire, il participe à la répression de l’insurrection royaliste, aux côtés de Barras et du général Bonaparte. Il est nommé en Italie et est présent à Rivoli (14 janvier 1797) ; il est promu général de division en 1797, et placé à la tête de l’avant-garde.

Après une brève mission en Suisse, le Directoire le nomme commandant de l’armée de Hollande. Le 19 septembre 1799, Brune vainc les forces russo-anglaises à Bergen. Cette victoire lui vaut d’être nommé commandant en chef de l’Armée de l’Ouest avec mission de pacifier la Vendée. Peu après, les chefs Chouans signent un traité de paix. En août 1800, Brune part remplacer Masséna à la tête de l’Armée d’Italie.

En 1802, Bonaparte, Premier Consul, commence à réunir tous les pouvoirs ; il éloigne ce républicain convaincu en le nommant ambassadeur en Turquie, mais il l’inclut dans la liste des maréchaux de 1804. L’année suivante, Brune, revenu en France, est général en chef de la future Grande armée réunie à Boulogne. En 1806, il est gouverneur des villes hanséatiques.

Lors de la campagne de Prusse en 1807, il s’empare sans coup férir de Straslund. Toutefois, au lieu de louanges, il s’attire les foudres de l’Empereur car dans la convention passée ensuite avec les Suédois, il parle de l’Armée française et non de l’Armée de Sa Majesté Impériale et Royale. Napoléon l’écarte définitivement.

Dès le 1er avril 1814, Brune signifie son accord au gouvernement provisoire. Il se rallie aux Bourbons, qui rechignent pourtant à accepter ses services. Brune les propose alors à Napoléon, quand celui-ci revient de l’île d’Elbe, en 1815. Il est nommé pair de France pendant les Cent-Jours. A la seconde Restauration, il se rend à Paris pour faire à nouveau acte d’allégeance au nouveau pouvoir quand il est reconnu dans les rues d’Avignon par des Royalistes, qui l’attaquent et l’assassinent. Son corps est ensuite jeté dans le fleuve sans autre forme de procès.

  A Sainte-Hélène, dans le Mémorial, Napoléon dira de lui : "C'était un déprédateur intrépide, et j'ai eu tort de ne pas me confier au maréchal Brune en 1815, il connaissait tous les vieux de la Révolution, il m'aurait organisé facilement 25 000 ou 30 000 fédérés qui eussent dominé la défection des chambres."

Et l'appréciation de Napoléon à Sainte-Hélène:
«Je rends justice au maréchal Brune; il a bien fait en Hollande; la bataille d'Alkmaar a sauvé la République d'un grand péril».

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