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11 mars 2015

"Wadjda" de Haifaa al-Mansour au Ciné-quartier Mouton-Duvernet mardi 17 mars 20h30

Wajdja avec la bicyclette et la ville en arrière-plan.jpgLe conseil de quartier vous convie mardi prochain 17 mars, 20h30,  à sa séance de Ciné-quartier mensuelle qui se déroule au cinéma Chaplin Denfert (24, Place Denfert Rochereau) : à l'affiche une petite merveille  "Wadjda" de Haifaa al-Mansour, premier film réalisé en Arabie Saoudite en 2012 !( entrée 4€)

Wadjda  est une fillette de 12 ans qui vit dans la banlieue de Riyad. Elle appartient à un milieu modeste et conservateur mais elle aime le rock et porte des blue-jeans et des baskets sous son abaya... Elle joue souvent avec son petit voisin et, depuis de son apparition quasi-magique, elle rêve d'acquérir un beau vélo vert. Mais nous sommes en Arabie Saoudite et les femmes n'ont pas le droit de faire de la bicyclette, sa mère refuse donc de l'acheter ... Wadjda  va déployer toutes les ruses afin de réunir la somme nécessaire: réalisation de bracelets, enregistrement de cassettes de chansons qu'elle vend à ses camarades de classe. Mais son trafic ayant été découvert et interdit par son institutrice, elle décide de passer un concours de récitation coranique dont le prix lui permettrait d'obtenir l'objet de ses rêves ...

Cette intrigue qui peut sembler un peu mince, au premier abord, permet à la réalisatrice de décrire par petites touches la vie quotidienne des femmes en Arabie Saoudite. Tout est vu à hauteur de cette enfant, donc avec naturel, sans préjugé, toujours avec humour. 

Wadjda avec sa mère.jpg

Haifaa al-Mansour,  ne démontre pas fait voir en suivant Wadjda : dans sa famille en plein conflit, sur le trajet de l'école, dans sa salle de classe, au bazar... et évoque ainsi un à un les problèmes que subissent les femmes dans cette société bloquée par des traditions étouffantes.

La fillette voit sa maman qui travaille subir les retards, les propos injurieux d’un chauffeur qui lui est imposé  parce qu’une femme pas le droit de se déplacer seule. Elle constate aussi l’hypocrisie à laquelle sont contraintes les  enseignantes et ses camarades de classe pour avoir une vie amoureuse.

Wadjda qui sait que son père l’aime sincèrement, ainsi que sa maman, le voit s’éloigner malgré lui. Elle assiste au désespoir de sa mère, devenue stérile, qui doit accepter que son mari prenne une deuxième épouse pour s’assurer un fils, et... même aider à la préparation des noces…  

Mais le ton n’est jamais virulent, la réalisatrice préfère suggérer   par des séquences rapides : l’arbre généalogique où Wadjda ne figure pas, une porte fermée devant  sa maman lors d’une fête familiale…

Venez voir mardi 17 mars au cinéma Chaplin Denfert avec  vos voisins et amis : ce film intelligent, sensible et drôle (le concours de récitation coranique est un grand moment) qui donne une description douce-amère de l’Arabie Saoudite contemporaine. La petite Waad Mohammed incarne avec un naturel étonnant la fillette et le reste de la distribution est impeccable, en particulier Reem Abdullah qui incarne la maman de Wadjda . Bref une belle soirée en perspective, ouverte à tous : l'entrée pour le film et le débat n'est que de 4€ !

Monique Garrigue-Viney

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