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23 avril 2016

Projection-débat "No Land's Song" au Chaplin- Denfert mardi 26 avril

No Lands'Song film.jpgLa Ligue des droits de l'Homme propose mardi 26 avril 2016 à 20h30 une projection-débat de "No Land's Song" de Ayat Najafi en présence de Karim Mahidhi (président de la Fédération Internationale des droits de l'Homme - FIDH).

Sara Najafi, jeune compositrice, défie les autorités iraniennes qui, depuis la révolution de 1979, interdisent aux femmes de chanter en solo devant des hommes. Féministe convaincue, elle prend tous les risques, avec ses amies chanteuses Parvin Namazi et Sayeh Sodeyfi en invitant trois artistes françaises, Elise Caron, Jeanne Cherhal et Emel Mathlouthi, à venir les rejoindre pour collaborer à leur projet musical, en initiant un nouveau pont culturel entre la France et l'Iran. La question est de savoir si elles pourront réaliser leur projet...

Au cinéma le Chaplin-Denfert (24 place Denfert-Rochereau, Paris 14e)-Métro lignes 6 et 4- RER B Denfert- Rochereau- Bus 38-68-88


Sara Najafi, soeur du réalisateur, souhaite organiser un concert de chanteuses solis­tes en Iran, pour lequel elle a convié les Françaises Jeanne Cherhal et Elise Caron et la Tunisienne Emel Mathlouthi. Son projet n'a rien d'une sinécure, hélas. Depuis la ­révolution de 1979, les femmes n'ont plus le droit de chanter seules sur scène sinon devant un public de femmes...

Instructif et émouvant, le film raconte donc l'histoire d'une révolution aussi discrète qu'essentielle : ce qui s'y profile, en filigrane, c'est le triomphe de l'art face à l'ignorance. Le bannissement de la voix féminine révèle de tristes vérités, notamment la peur de l'émotion, ­synonyme, pour certains théologiens, d'émoi ou d'excitation et non d'élévation spirituelle... On découvre qu'avec l'interdiction du chant féminin tout un pan du répertoire musical persan, écrit sous d'autres cieux pour les femmes, est précipité dans l'oubli.

Ce combat — la lutte contre l'oubli — a été porté, deux ans durant, par de telles héroïnes que leur succès, aussi petit soit-il, devient un signe d'espoir face à tant d'aveuglement. Lorsque Emel Mathlouthi chante, un vent de liberté souffle et sa seule présence devient un affront à tous les obscurantismes. Il faut absolument voir No land's song qui, à mille lieues de nos sinistres télé-crochets, rappelle le potentiel subversif de l'art lyrique. Même si le concert tant redouté par les autorités n'aura concerné qu'une centaine de spectateurs, ce qu'exalte ce documentaire, c'est la victoire de la beauté contre les ténèbres. —

Pierre-Julien Marest dans Télérama

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