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23 février 2008

La visite de la fanfare

De Eran Kolirin, avec Sasson Gabai, Ronit Elkabetz, Saleh Bakri

047c9243bb550e98985b97e312d06632.jpgUn incident banal, des petits riens : une fanfare de la police d’Alexandrie est invitée en Israël pour jouer lors de l’inauguration d’un centre culturel arabe. A l’aéroport, dans le sud du pays, ça cafouille. Personne ne vient chercher les musiciens. Le chef de la fanfare décide que sa petite troupe prendra le bus. Mais, la méconnaissance de la langue aidant, les Egyptiens, sanglés dans leurs uniformes impeccables, débarquent dans un bourg perdu au milieu du désert. Une famille israélienne, qui tient un café-restaurant, décide de les accueillir pour la soirée et la nuit…

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D’où vient que ces petits riens, cette erreur de ligne d’autobus se transforme en un film qui offre autant de grâce ? C’est tout le mystère, et la surprise heureuse de l’œuvre de  Eron Kolirin, un jeune cinéaste  israélien qui promet. Il y a, dans « la visite de la fanfare » des silences aussi parlants que de longs discours, des incommunicabilités qui font mal, des confidences qui émeuvent, de la tendresse, mais aussi de l’humour qui vous arrache, au détour d’un geste ou d’un regard, un sourire ravi ou même un franc éclat de rire.
Et ce film, à la fois léger et grave, en dit très long, en creux, sur le conflit du Moyen-Orient. Avec un optimisme presque camouflé, il dit qu’il est possible de se parler, de s’entraider, de se confier, entre des peuples habitués à se regarder en chiens de faïence. Voilà un petit bijou qui vous laisse, en sortant de la salle, avec cette joie que l’on affiche lorsque l’on a trouvé un porte-bonheur.

Gérard Desmedt