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27 mai 2013

Ferdinand Brunot, linguiste et maire du 14ème (II )

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Ferdinand Brunot a été un « pionnier », un découvreur. Il a conçu l’histoire de la langue française comme une étude à la fois de la société et de la langue. Il a eu l’intuition que l’histoire externe de la langue n’était pas moins importante que l’histoire interne : il nous a montré le français devenant au cours du 18ème siècle la langue de toute l’Europe cultivée, puis après les guerres de la Révolution, il nous décrit le français comme langue d’une société cultivée mais restreinte, qui constituait au 17ème siècle la Cour, langue s’étendant peu à peu aux provinces, à toutes les villes et enfin aux villages de France. En abordant le 18ème siècle, il s’intéressa à l’étude des vocabulaires techniques, aussi bien concernant la nomenclature chimique que de la langue de la critique d’art. C’est au 18ème siècle qu’apparaissent nos sciences modernes déterminant la naissance de langues se rapportant à ces sciences. Il eut cette formule remarquable à propos de la période de la Révolution : « que les mots étaient les témoins de l’Histoire ».

Entre-temps, Brunot rédigea pour les écoles primaires une série de grammaires : La ferdinand brunotméthode de langue française. Ce manuel représente un tel progrès sur les précédents que la plupart des maîtres effarouchés par tant de nouveautés, reculèrent devant l’enseignement qui bouleversait leurs habitudes. Mais Ferdinand Brunot eut la joie de voir que ses méthodes étaient approuvées et utilisées à l’étranger.

Professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Sèvres, il écrivit un volume d’une portée considérable, La Pensée et la Langue, qui rompt avec les cadres traditionnels de la grammaire, refusant d’étudier successivement les noms, les pronoms et les verbes. Au lieu de partir de la langue, il part de la pensée ; au lieu d’étudier l’impératif, il étudie l’ordre et tous les moyens pour exprimer cet ordre. La méthode préconisée par la pensée et la langue devrait, disait--il, révolutionner dans l’avenir la méthode d’enseignement du Français. Ainsi l’exercice désuet de l’analyse – devenu quelque chose de mécanique – fera place à une méthode vivante, par laquelle l’enfant sera invité à découvrir, tous les exemples possibles se rapportant à un ordre ou une prière. L’enfant apprendra par ce procédé à réfléchir sur sa langue et ainsi à connaître le plus parfaitement possible toutes les ressources du Français littéraire…

Ferdinand Brunot a enseigné pendant un demi- siècle. Son approche de la langue dépasse les limites de la Sorbonne et même les frontières de la France. Par là-même, il fut un grand créateur.

N.D.L.R  Documentation extraite du N° 37 de la revue de la S.H.A du 14e

12 août 2008

Parcs et jardins de notre XIV°

Notre arrondissement est parsemé d’espaces verts plus ou moins importants. Nous allons essayer de les repérer. Ils offrent au passant des havres de paix, parfois de silence et ils nous font oublier la pollution tenace de nos quartiers.

 Le premier à avoir été ouvert est le square Ferdinand Brunot d’une superficie de 3 943 m2. Il fut ouvert en 1862, donc sous le Second Empire. A l’époque le maire du 14ème était Dareau qui exerça ses fonctions de 1860à 1866.

Anciennement appelé square de Montrouge, il est l’un des 24 squares parisiens aménagés au Second Empire par Alphand et  que Napoléon III offrit sur sa cassette personnelle. Depuis 1947, il est dédié à Ferdinand Brunot, grammairien, historien de la langue française et maire du 14e de 1910 à 1919. Parmi les arbres et arbustes qui l’agrémentent, signalons un arbre de Judée planté en 1996 en hommage à Y. Rabin, Prix Nobel de la Paix. Il est ornée de trois sculptures : un buste de la République, un groupe «  aux mères du XIV° arrondissement », et la « femmes assise » datant respectivement de 1881 –1951- 1969 qui sont autant de témoins de leur époque.

Passons au square de l’abbé Migne d’une superficie de 1518 m2 et qui fut ouvert en 1880. Quatre espaces verts entourent la place Denfert-Rochereau. Ils correspondent à l’emplacement de la barrière d’Enfer du mur des Fermiers généraux. Ce sont les squares de l’abbé Migne, Claude Nicolas Ledoux, Jacques Antoine, Georges Lamarque. Le premier est dédié à l’abbé Migne, théologien, éditeur, imprimeur. Ses ateliers situés près de l’église Saint-Pierre employaient 600 personnes environ et furent anéantis par un incendie en 1868. Du monument initial dédié à Charlet, il ne reste plus que sa stèle dénudée.

Une prochaine étude nous fera découvrir d’autres espaces verts de notre 14ème .

R.R -  Documentation extraite du numéro 47 édité par la S.H.A du 14e.