27 juillet 2009
Léopold Sedar Senghor
Léopold Sedar Senghor a résidé dans le 14e à la Cité Internationale Universitaire de 1931 à 1934 (la Fondation Deutsch de la Meurthe). et à ce titre, il convient de rappeler, pour nos lecteurs, les différentes étapes de son passage dans notre arrondissement.
Léopold Sedar Senghor est né le 9 octobre 1906 à JOAL, pittoresque village de la Petite Côte au sud de Dakar (115 km). Un village surprenant avec ses vieilles maisons à étages, ses cocotiers, ses "tanns" (grandes étendues de terre séchée) et des montagnes de coquillages surmontées de baobabs centenaires.
Senghor est issu d’une famille de commerçants catholiques de l'ethnie sérère. Sa première idée est de devenir prêtre pour pouvoir "travailler à l'émancipation de sa race". A 20 ans, il entre au lycée de Dakar, puis prend le bateau pour Paris en 1928.
Seul, exilé, il prépare Normale Supérieure en khâgne à Louis-le-Grand. Il rencontre Georges Pompidou qui restera toujours son ami. Devenu le premier agrégé africain de grammaire, il enseigne le français. «Je déchirerai, écrit-il, le rire Banania sur tous les murs de France» A la même époque, il se lie avec Aimé Césaire et Léon Damas. Avec Aimé Césaire, il lance la revue «L’étudiant Noir». Il y ébauche ses premières définitions de «la négritude». "Objectivement, la négritude est un fait : une culture. C’est l’ensemble des valeurs économiques et politiques, intellectuelles et morales, artistiques et sociales non seulement des peuples d’Afrique Noire, mais aussi des minorités noires d’Amérique et d’Océanie».
Senghor devient Président de la République du Sénégal le 20 août 1960.
Président d’un Sénégal indépendant. Une véritable indépendance avec un Président et un Président du Conseil Mamadou Dia. Cette répartition des tâches n’a duré que jusqu’en décembre 1962. Une nouvelle constitution est déclarée et approuvée le 4 mars 1963. Au terme de 20 années à la tête du Sénégal, Senghor abandonne volontairement le pouvoir le 1er janvier 1981. Conformément à la constitution, c’est Abdou Diouf, le Premier Ministre, qui devient Président. Sept ans après, le 28 janvier 1988, Abdou Diouf est réélu au suffrage universel.
Léopold Sedar Senghor était un grand poète.
«Chants d’Ombre», «Ethiopiques», «Lettres d’hivernage" et beaucoup d’articles parus dans «Présence Africaine». Senghor, quant à la nature de l’être, se réfère explicitement à Teilhard de Chardin "tendre vers le plus être".
Extrait de «Chants d’Ombre» : …«Femme nue, femme noire, gazelle aux attaches célestes, les perles sont des étoiles sur la nuit de ta peau… A l’ombre de ta chevelure s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux» …
«Des chants d’oiseaux montent lavés dans le ciel primitif»…
«L’odeur verte de l’herbe monte»….
«Ecoute le bruissement blanc et noir des cigognes à l’extrême de leurs voiles déployées»…
«Ecoute le message de l’Afrique lointaine et le chant de ton sang !»…
Il fut élu à l’Académie Française en 1984, à l’âge de 78 ans.
Léopold Sedar Senghor est mort le 20 décembre 2001 en Normandie où il s’était retiré. Il a été enterré le 29 décembre 2001 à Dakar.
Marie-Chantal Belin
«Œuvres poétiques» Coll. Essais - Ed. Point
«La revue Présence Africaine et Léopold Senghor» Ed. Présence Africaine
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