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08 août 2010

Deux aqueducs pour une même cité

Ces vallonnements gazonnés sont situés parmi les aménagements récents de la ZAC Alésia-Montsouris. Ils ne sont pas naturels. Qui pourrait imaginer qu'en ce lieu se cachent les stigmates ressuscités de deux aqueducs, l'un construit par les Romains, l'autre réalisé par Marie de Médicis. Oui, les Romains ! Toujours soucieux d'améliorer leurs conditions de vie et l'avenir de la jeune Lutèce, amateurs reconnus de bains publics, ils étaient allés chercher l'eau d'une source située exactement sur l'emplacement du village actuel de Wissous, à douze kilomètres de la cité. Aujourd'hui, il ne reste que des fragments enterrés de ces deux aqueducs construits quasiment sur le même itinéraire, et dont les segments encore visibles sont présentés au pied du mur de soutènement du RER B, longeant l'avenue Reille, en face du parc Montsouris. L'un est visible de l'extérieur (celui de Médicis) tout en étant protégé par une baie vitrée. L'autre un peu plus loin est visible au ras du trottoir mais l'ouverture qui le protégeait en a été vandalisée : la vitre qui permettait d'apercevoir le "romain" a été brisée... On prétend que les empereurs Julien et Valentinien n'ont pas apprécié ce geste offensant pour leur mémoire !

Ce patrimoine inestimable de l'histoire de l'alimentation en eau de Paris avait été déclaré par les "spécialistes", comme "ne revêtant d'un point de vue scientifique aucun caractère exceptionnel susceptible de conduire à une protection, au titre de la législation des monuments historiques". Donc leur destruction était à cette époque envisagée en leur totalité. Mais devant la résistance des riverains, la Commission du Vieux Paris, autorité de la Ville de Paris en matière de patrimoine, préconisait finalement en 1997, de conserver 120 mètres de l'aqueduc de Lutèce (dont 98 mètres enterrés) et 133 mètres de l'aqueduc de Médicis (dont 88 mètres enterrés), sur les 300 mètres que mesurait chacun d'eux. Résultat aujourd'hui : 3 malheureux tronçons du Médicis ont été épargnés (de 8, 12 et 30 mètres) et deux morceaux du gallo-romain (1 mètre sous vitrine rue Hallé et quelques 25 mètres dans le futur square côté Alésia).

R.R