14 décembre 2010
Le Moulin des trois Cornets
Le quartier Plaisance donne lieu , de par la toponymie des lieux, à des interprétations multiples qui se rapportent à une énigme concernant la rue du « Moulin des Trois Cornets ». Certes, les moulins, jusqu'au début du XIXe siècle, étaient nombreux sur l’axe de la Rue de Vanves et de ses proches alentours, territoires appartenant à l’époque au village de Vanves.
Mais pourquoi : « les Trois Cornets » ? Plusieurs hypothèses ont été échafaudées : cornets à dés pour le jeu s’y rapportant, terme usité dans les nombreux estaminets du voisinage au 18ème siècle -Evocation des « tricornes » des Pères Oratoriens qui, établis rue d’Enfer, menaient promener leurs élèves dans ce lieu campagnard - C’est ensuite, jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, la fréquentation de terrains de chasse, d’où l’appellation de « cornet : petit cor (de chasse) - Enfin, ce mot aurait été le patronyme d’une famille, propriétaire d’une partie des lieux, mais aucun acte juridique ne vient conforter cette hypothèse. Alors ?
Une étude sérieuse établie par M. Berthieu et rapportée dans le numéro 29 de la revue de la Société historique et Archéologique du 14e, laisse apparaître que le moulin en question se situait au-dessus d’une zone de carrières dont l’exploitation avait été abandonnée au fur et à mesure de l’épuisement des bancs de calcaire.
L’auteur, intéressé par la toponymie des lieux-dits a découvert dans un fascicule édité par les Ets Lambert, exploitant carrier à Cormeilles-en-Parisis, que les fameux cornets en question étaient des trous d’exploitation créés par les artisans de cette région pour extraire le plâtre. Il s’agit donc d’un terme de carrier !
Et l’auteur précise : … Pour l’ouverture de puits d’extraction, les carriers commençaient à pratiquer dans le sol un entonnoir large, c’est-à-dire un tronc de cône renversé, en un mot un « cornet », exactement semblable à un cornet en papier. Ils foraient ensuite le puits vertical ; le cornet permettait de déblayer les couches de terre superficielle, avant d’arriver aux bancs de pierre, que l’on perçait comme un puits à eau, afin de parvenir aux couches du matériau à exploiter en galeries horizontales…
Ainsi, l’énigme de la rue du « Moulin des Trois Cornets » se trouve résolue. Les auteurs de polar peuvent imaginer la suite. R.R
-Documentation extraite du N°29 de la Revue de la S .H .A . du 14e.
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14 août 2009
Histoire de l'avenue jean Moulin
Indiquée en 1730 sur le Plan Roussel, sous le nom de « Grand chemin de Chevreuse », cette voie a ensuite porté celui d’Avenue de Châtillon, avant de recevoir celui du fondateur du Conseil National de la Résistance, Jean Moulin (1899-1943). Elle part de la place Victor Basch, aboutit Boulevard Brune et mesure 670 mètres (vous pouvez vérifier !)
Coïncidence tout à fait fortuite mais bien venue, il se trouve que ce quartier ne possédait pas moins de 60 moulins depuis le13ème siècle : le grain venait des plaines du sud de l’Ile de France : Brie et Beauce. Parmi les plus célèbres : Les moulins de Sans souci, Du Fort-Vestu, du Moque souris, de la Marjolaine, du Bel Air, de l’Alouette, des Lapins, et bien sûr, notre Moulin Vert sis à l’emplacement actuel du restaurant du même nom. Le seul rescapé siège toujours dans le cimetière de Montparnasse et se nomme « le Mouliniste » Il est surprenant de découvrir que ces moulins faisaient en plus office d’auberges ou de cabarets.
D’après ‘’Vie et Histoire du 14ème’’de L.R.C.
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18 avril 2009
Montparnasse et ses moulins
Qui peut rêver de trouver un moulin sur le territoire du Paris contemporain ? Est-ce encore possible, ou bien du domaine du pur fantasme ?
En vérité, un moulin existe bel et bien au cœur du cimetière Montparnasse. Certes, il a perdu ses ailes et ne ronronne plus. Il est muet depuis longtemps, mais son histoire mérite d’être racontée par le menu.
Avant l’ouverture du cimetière Montparnasse (appelé primitivement :du Sud), les terrains appartenaient en partie à l’Hôtel-Dieu et aux religieux de la Charité, rue des Saints Pères. Ces religieux firent construire en 1661 sur ces mêmes terrains un moulin à vent, dit moulin de la Charité. Non loin de là se trouvait sur le chemin de Vanves (4 et 6 rue Raymond Losserand d’aujourd’hui) un autre moulin dit des Trois-Cornets. Les élèves de deux collèges : Louis-le-Grand tenu par les Jésuites et celui des Oratoriens de tendance janséniste, venaient se ressourcer autour du périmètre de ces ceux moulins lors de promenades « à la campagne ».
Le moulin de la Charité fut appelé « moulin moliniste », Molina étant un des maîtres à penser des Jésuites. On doit préciser que les territoires de Montparnasse, Montsouris et Montrouge comportaient jusqu’à la fin du 18ème siècle une trentaine de moulins en fonctionnement. En fait, au cours des siècles, plus de soixante existèrent sur les territoires susnommés.
Le moulin moliniste qui nous intéresse fut, à la Révolution, propriété de l’assistance publique qui le loua à un particulier. Très vite, le lieu devint une guinguette où l’on pouvait déguster des galettes arrosées du vin de Bagneux ! Mais la ville de Paris, désireuse de réaliser des grands cimetières « extra muros » acquit le terrain et le moulin en 1819. Le cimetière fut ouvert en 1824 et le Moulin de la Charité devint logement du gardien du cimetière.
Il y a quelques années, le Moulin de la Charité a été restauré. Un lierre plus que centenaire l’entourait dans un cocon de verdure mais fut arraché pour offrir à l’ensemble une unité architecturale, et redonner ainsi à l’édifice son aspect premier fait de sobriété et de simplicité.
Précisons qu’en novembre 1931 ce moulin fut classé monument historique. Le promeneur curieux pourra diriger ses pas en direction de l’allée Raffet et de l’allée des Quatre-Sergents de la Rochelle, afin d’y découvrir un témoin lointain de cette période où la campagne jouxtait le Paris du XVIIIe siècle.
R.R – N.D.L.R. Documentation extraite du numéro N° 32 de la S.H.A. du 14ème.
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