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Film coup de poing, bouleversant. On en sort sonné par un final aussi saisissant qu’inattendu. Les lumières se sont rallumées sous les applaudissements des spectateurs, fait rarissime qui mérite d’être signalé et qui donne la mesure du film!

J’ai vu la détermination, la conviction d’un homme ; qu’il soit représentant syndical m’est indifférent, ce que j’ai retenu c’est son entière implication dans la défense du devenir d’un millier de ses camarades, alors que le groupe allemand qui dirige leur usine a décidé de la fermeture.

Conflit social une fois de plus  éternel conflit et lutte inégale entre  capital et travail.

Deux mondes se font face qui ne peuvent se comprendre, qui ne peuvent s’écouter car ils n’ont pas les mêmes déterminismes. Hallucinante confrontation, bien exprimée par le film et les acteurs (tous amateurs) et total dialogue de sourds.

Les uns parlent, par la voix de Laurent Amédéo, leader syndicaliste  (joué par Vincent Lindon, seul acteur professionnel ) en êtres humains, de parole donnée, de sacrifices demandés par la direction et acceptés par eux  (augmentation du nombre d’heures de travail non rémunérées, réduction des primes) pour permettre la survie de l’entreprise..

Les autres n’en ont apparemment pas le souvenir et quand bien même, qu’est-ce que cela à voir face à la compétitivité, la rentabilité, le rendement, les chiffres, quoi !

Bras de fer inévitable, conflit social dont nous suivons l’escalade de plus en plus violente jusqu’au dénouement, coup de théâtre qui met fin avec panache non seulement au film mais au conflit lui-même.

Bravo au réalisateur Stéphane Brizé, (connu car déjà primé au Festival de Cannes) et bravo à un Vincent Lindon…. magistral !

Elyane Boissière