09 juin 2006
Par nos rues et nos avenues
Les noms d'hommes ou de femmes ( hélas plus rares) que portent les plaques indicatrices , affichées à l'angle de nos rues, doivent attirer l'attention du promeneur et lui permettre de ressourcer sa mémoire ou de combler son ignorance à propos de personnages plus ou moins célèbres, mais toujours intéressants à découvrir. Ainsi, de Georges Lafenestre, dont le patronyme est attaché à l'avenue du même nom, débutant au carrefour formé par le croisement de la rue Didot et du Bd. Brune.
Qui était ce personnage ? L'oubli et l'indifférence ont fait leur oeuvre pour fermer l'horizon à l'intérêt qui pourrait lui être porté, car il s'agit là d'un poète dont l'œuvre est aujourd'hui passée à la trappe. Et pourtant… Poète ? Ouis, il le fut, fréquentant un mouvement qui eut son importance dans la littérature française du XIX° siècle : " Le Parnasse", né en 1864, et dont les membres ( le chef de file en fut Leconte de Lisle), s'efforçaient d'exprimer leurs sentiments et leurs pensées par des oeuvres poétiques où le verbe, soutenu par une langue qui se devait par sa forme d'une précision impeccable , cultiver le goût de la perfection par une prosodie dominée, et le souci exigeant d'une beauté souveraine.
Georges Lafenestre fut encore membre de l'Institut, professeur au Collège de France, Conservateur du musée de Chantilly. Il fut l'ami de François Coppée, également académicien et poète, ainsi que d'André Theuriet, écrivain, dont l'œuvre est également bien oubliée. Menant une longue carrière artistique, il fut à l'origine d'études et de critiques concernant l'histoire de l'art. Ainsi, il affirmait :" En fait d'art, les plus belles phrases ne valent pas la plus simple vue des choses. Tout ce que nous pouvons faire, nous, pauvres écrivains, admirateurs des grands artistes, c'est d'apprendre à les aimer, c'est d'enseigner à les voir".
Lafenestre resta attaché à tous ceux des poètes qui demeuraient fidèles à la tradition nationale : goût de la composition expressive, sentiment naturel, amour de la pensée nette, de l'expression claire, du langage simple et vivant. Sa parenté avec Sully-Prudhomme, Alphonse Daudet, François Coppée, Théophile Gautier le rapproche d'un "grand" que fut ce cher Lafontaine ! Une référence… Voici brièvement parcouru la vie de ce poète qui vécut de 1837 à 1919, celle-ci se passant en grande partie à Bourg-la-Reine. Ainsi, notre 14e, déjà bien pourvu en artistes et en écrivains, nous rappelle que la poésie peut enchanter nos avenues, même si celle qui nous concerne, naît sur "Maréchaux" pour finir au sud de l'arrondissement sur l'enfer du Périphérique ! les
R.R -NDLR – Documentation extraite d'une étude parue dans un numéro de la SHA du 14°.
09:00 Publié dans En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : quartiers, histoire locale du 14e | Facebook | | Imprimer |
Les commentaires sont fermés.