23 février 2007
Un hospice du 18ème siècle, la Rochefoucauld
Est-ce la demeure orpheline d'une noble famille dont la descendance se serait éteinte, la résidence oubliée d'un riche bourgeois ou le château de la Belle au Bois dormant que des promoteurs distraits auraient écarté de leurs projets ? Le promeneur curieux ayant traversé la barrière d'Enfer puis remontant l'avenue du Général Leclerc, côté des numéros impairs, découvre soudain au n° 15, un espace fait de jardins qui, en avant-scène, livrent à la vue, la façade imposante d'un bâtiment dont la facture est d'un classicisme sobre et équilibré.
Nous voici devant la Maison de retraite La Rochefoucauld, actuellement unité de gériatrie de l'AP -HP, toujours en activité. Mais cette Maison a une histoire singulière. Ainsi…
Le 3 août 1781, aidés par la duchesse de La Rochefoucauld-Liancourt, les Pères de la Charité - ordre religieux institué en 1617 pour soigner les malades - signèrent devant notaire, un acte d'acquisition d'un terrain de 22126 m2, appartenant au sieur Du Lion de Boissy, afin d'y établir un hospice. La duchesse y investit 36352 livres pour sa fondation. Louis XVI offrit 10000 livres de rentes constituées sur les aides et gabelles pour l'entretien des religieux et la création de douze lits. D'autre part, 100 000 livres furent allouées par l'Assemblée du Clergé tandis que les prévôts des marchands et échevins de Paris y affectèrent 1800 livres de rente… D'autres dons affluèrent et c'est ainsi qu'en 1783, fut ouvert l'"Hospice" ou "Maison royale de santé". Il y avait alors seize lits de disponible "destinés aux prêtres et aux personnes de qualité tombées dans l'infortune".
Le 3 août 1781, aidés par la duchesse de La Rochefoucauld-Liancourt, les Pères de la Charité - ordre religieux institué en 1617 pour soigner les malades - signèrent devant notaire, un acte d'acquisition d'un terrain de 22126 m2, appartenant au sieur Du Lion de Boissy, afin d'y établir un hospice. La duchesse y investit 36352 livres pour sa fondation. Louis XVI offrit 10000 livres de rentes constituées sur les aides et gabelles pour l'entretien des religieux et la création de douze lits. D'autre part, 100 000 livres furent allouées par l'Assemblée du Clergé tandis que les prévôts des marchands et échevins de Paris y affectèrent 1800 livres de rente… D'autres dons affluèrent et c'est ainsi qu'en 1783, fut ouvert l'"Hospice" ou "Maison royale de santé". Il y avait alors seize lits de disponible "destinés aux prêtres et aux personnes de qualité tombées dans l'infortune".
Et la Révolution
La tourmente révolutionnaire transforma cette Maison en"Hospice national", réservé aux malades du district de Bourg-la-Reine, devenu Bourg-Egalité. En 1796, l'hospice devint :"Succursale des Incurables, hommes et femmes", et en 1798 : "Hospice de Mont-Rouge". Puis en 1801, fut créé le Conseil général des Hospices qui dura jusqu'en 1849. Il fit de cette Maison :"La Maison de retraite de Montrouge".
Il faut préciser que les bâtiments actuels que nous voyons de l'avenue du Général Leclerc ont été construits en 1801-1802 par Jacques-Denis Antoine, grand architecte du 18ème siècle qui construisit la Monnaie de Paris. Signalons qu'après cet agrandissement, la capacité de l'établissement permit d'accueillir jusqu'à 250 vieillards.
Hospice de la Rochefoucauld
Après la Révolution et l'Empire - nous sommes en 1816 - le duc de la Rochefoucauld-Liancourt, descendant de la duchesse, fut nommé membre du Conseil général des Hospices. Le 11 janvier 1822, le nom "d'Hospice de la Rochefoucauld" fut définitivement arrêté, tandis que les Pères de la Charité furent remplacés par les Sœurs grises ou Filles de la charité. Ce n'est qu'en 1884 que l'Hospice fut définitivement laïcisé.
Témoin de l'Histoire et de l'assistance auprès de la vieillesse, cet établissement, dorénavant voué à la gériatrie, donne aujourd'hui encore à notre 14ème, une image bienveillante et vivante au service des ultimes années de la vie.
Témoin de l'Histoire et de l'assistance auprès de la vieillesse, cet établissement, dorénavant voué à la gériatrie, donne aujourd'hui encore à notre 14ème, une image bienveillante et vivante au service des ultimes années de la vie.
R. Rillot
N.D.L.R. : documentation extraite du n° 27 de la S.H.A. du 14ème
09:00 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Hôpital, Hospice, santé publique | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Merci de cet article fort intéressant, mais n'y a-t-il pas une erreur de transcription dans les dates que vous indiquez pour l'édification du bâtiment: 1801- 1802 ? Ou alors est- ce que cela correspond à des constructions ultérieures? En effet, d'après votre texte, il semble que l'hospice ait été ouvert dès 1783 ? J'ai cherché dans l'excellent livre de René-Léon Cottard "Vie et histoire du XIVème arrondissement " et je n'ai pas trouvé la solution à mes questions.
M.G.V.
Écrit par : M.G. V. | 05 mars 2007
Nous cconfirmons que les bâtiments actuels ont été construits en 1801 - 1802 par l'architecte Antoine, en remplacement de ceux construits initialement en 1781.
Écrit par : Raymond | 12 mars 2007
bonjour!Je souhaiterais avoir des infos sur l'hospice de vieillards car je fais une soutenance de thèse la dessus et je serai ravi que vous me donniez quelques éléments de reponses sur le sujet.Merci de bien vouloir me répondre rapidement.QUE DIEU VOUS B2NISSE
Écrit par : bogui serge | 25 mars 2007
Les commentaires sont fermés.