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14 mai 2007

la mystérieuse et médiévale Tombe-Issoire (suite)

Dans un précédent article -voir l'article-, nous nous étions efforcés de cerner les origines de la légende concernant la mort du géant Isoré  et de la réalité de sa tombe située sur le parcours du grand chemin d'Orléans. Ce n'était qu'une légende forgée à partir d'un fait réel qui s'était passé à Lutèce en 978… Cette légende s'alimentait de la réalité tout simplement, mais n'avait aucun fondement historique qui eût pu corroborer l'existence même de ce géant.

Aussi nous faut-il reprendre nos investigations. Un chroniqueur vivant au XVII° siècle, Henri Sauval (1623 - 1676) constatait dans une de ses chroniques que …" sur le grand chemin d'Orléans, une vieille croix ruinée, est appelée la Croix Isore et ne ressemblait pas mal au Tombeau d'une personne de qualité ; car, outre qu'elle était de pierre, et élevée sur une espèce de tertre. Elle était encore plantée au milieu d'une autre pierre fort grande et carrée, longue à la façon d'une Tombe"…

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L'actuelle rue de la Tombe Issoire, à hauteur de la rue d'Alésia

 Il faut préciser ici que, sur le territoire futur du 14e ardt, il existait des croix de carrefour. A l'époque du récit ci-dessus, on en dénombre encore huit, dont faisait partie celle située au carrefour actuel des rues Dareau et Tombe Issoire. La croix qui nous concerne se nommait : " Croix de la Tombe Isore".
On sait depuis longtemps que ces croix répandues en nos campagnes  et sur certains lieux-dits, commémoraient un événement local et faisaient l'objet souvent de légendes diverses. Pour compléter le tout, on sait qu'il existait dans Paris, au Moyen Age, d'autres croix de carrefour qui avaient repris à leur compte la légende  du géant Isoré. Il faut encore préciser que notre rue de la Tombe Issoire était la route qui conduisait les pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle, et que souvent les routes offraient des étapes où l'on rencontrait telle relique de saint, ou parfois de héros de chansons de geste… L'univers poétique et onirique de tout le Moyen Age était d'une grande richesse, mais aujourd'hui il est inintelligible pour nous, excepté aux spécialistes.

Mais continuons notre enquête. Vers 1678, le plan d'Albert Jouvin de Rochefort, représentant une partie du territoire qui concerne le secteur Dareau /Tombe Issoire, mentionne un lieu-dit du nom de Tombisoire, placé exactement au carrefour mentionné plus haut. Différentes orthographes sont à souligner à ce sujet, puisqu'on relève : Tumbam Isaure (1231), Tumbam Ysore (1259), Tombe Isoire (1466) et enfin Tombisoire en 1675. Une ordonnance de la ville, de mars 1736, confirme ce toponyme en reprenant les modifications phonétiques successives dues à l'évolution de la prononciation des mots dans la langue française.  Précisons que le nom composé de Tombe-Issoire ou Tombissoire se rencontre aussi en Picardie, à Jonquières, près de Compiègne, et au S.E de cette localité à Canly. Le nom signifie "un souterrain sonore". Par ailleurs, il y a lieu de penser que pour des raisons linguistiques, anecdotiques, géographiques, les vocables de "tombe" et "issoire" se soient accolés tout naturellement.

Ce qui va nous conduire à l'explication des mots "Tombe issoire", que nous allons vous donner très prochainement. 

R.R.

NDLR : documentation provenant du n° 46 de la Revue de la S.H. A. du 14ème

Commentaires

J'adore cette rue

Écrit par : Manu | 05 mars 2011

Moi j'habite pas très loin. C'est vrai que cette rue a un petit charme

Écrit par : recette punch | 06 mars 2011

Les commentaires sont fermés.