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08 juillet 2007

St Pierre de Montrouge - Visite architecturale 1863-1872 - (8)

Isabelle Loutrel, paroissienne et documentaliste en histoire de l’architecture, vous propose une rencontre hebdomadaire sur le blog pour évoquer la construction  de l’église St Pierre de Montrouge, bâtie à partir de 1863 par l’architecte Emile Vaudremer.

Une bibliographie est disponible en permanence sur la page.

(Voir l’article précédent)

La construction de St Pierre de Montrouge

Le lieu saint : un traitement d’exception

L’église de St Pierre présente une configuration nouvelle de la croisée du transept : le chœur s’y déploie de façon imposante, presque volumineuse, en alliant la surélévation, la clôture en pierre et le ciborium au-dessus de l’autel, à l’image des églises paléochrétiennes. Le choeur était autrefois fermé par une colonnade avec entablement encore visible sur certaines photos anciennes,

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du côté de la chapelle de la Vierge et du transept. Les transformations du chœur se firent après le concile de Vatican II. Un ciborium surmonte l'autel, auquel on accède par quelques marches. Il est composé de quatre colonnes avec un ange accolé à chaque angle, porteur d'un instrument de la Passion. Cet ensemble est l'oeuvre d’Henri-Charles Maniglier (1869) auteur également de la statue en bronze de St Pierre dans la chapelle située à droite de l’entrée de l’église et de multiples statues dans les églises parisiennes. La présence du ciborium monumental est aussi une forme de clin d’œil à  St Pierre de Rome

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(ciborium à colonnes torses de l’architecte Le Bernin) que confirme le motif du symbole de la papauté au sol en mosaïque (clés de St Pierre et mitre). Voir article précédent en bas

 Le choeur est surélevé à la manière des églises primitives dont la crypte créait une superstructure du fait de sa voûte construite pour abriter les reliques du saint patron.

 Vaudremer a donc particulièrement mis en valeur le lieu saint de l'église en le situant au centre, légèrement surélevé et protégé par un mur. On peut avancer que Vaudremer a quasiment inscrit le plan centré dans le plan en croix latine de l'église. Or, le plan centré, en « croix grecque », est également une caractéristique des églises d'Orient orthodoxes. Cette forme de croix est omniprésente dans l’église St Pierre de Montrouge, peinte ou sculptée.  La présence des ambons (1) est aussi une marque de l’influence paléochrétienne, époque à laquelle la Parole tient une place primordiale. Ainsi, à travers un mélange de références architecturales issues des églises d'Orient et d'Occident, Vaudremer signe une sorte de syncrétisme des formes qui aboutit à une mise en valeur exceptionnelle de la partie la plus sacrée de l’église.

(1)l'ambon est le pupitre placé à l'entrée du chœur dans une église et où est posé le lectionnaire ou la Bible. C'est de l'ambon qu'est proclamée la Parole de Dieu. À l'origine, il s'agit d'une petite tribune à l'entrée du chœur de certaines églises byzantines et médiévales

Bibliographie sommaire :

-Vaudremer, Emile. Monographie de Saint-Pierre de Montrouge, Paris, 1872.

-Inventaire général des œuvres d’art appartenant à la Ville de Paris dressé par les services des Beaux-Arts, Paris, 1878-1886.

-Plaquette de l’église Saint-Pierre du Petit-Montrouge, diocèse de Paris, 1984.

-Brunel, Georges. Dictionnaire des églises de Paris, Paris, 1995.

-Thomine, Alice. Emile Vaudremer, éd. Picard, Paris, 2004.

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