Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22 août 2009

I. Un survol historique de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge

L'histoire des paroisses du 14e arrondissement est certainement un sujet de premier intérêt pour tous ceux de nos concitoyens qui restent attachés à la connaissance des lieux, des êtres, des institutions et des faits inscrits à notre patrimoine collectif. A ce titre, notre paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge mérite notre attention, bien que ne comptant guère plus qu'un siècle et demi d'existence.

Nous limitant (comme annoncé par le titre du présent article) à la paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge, on ne trouvera pas ici une chronique "événementielle" ou anecdotique du sujet : nous présentons un simple essai de "situation historique" de cette paroisse dans le tissu urbain et humain du quartier du Petit-Montrouge. Celui-ci est issu d'un ancien lieu-dit du même nom, autrefois insignifiant écart perdu dans la plaine de Montrouge. Son cadre, c'est le corps de pierres et de pavés des maisons et des voies, animé par la sueur et le sang des générations qui s'y succédèrent depuis la nuit des temps.

Quelque rappels préalables

Le mot "paroisse" a historiquement plusieurs sens, dont le premier, contrairement à l'apparence, n'est pas  ecclésiastique. Son étymologie, à travers divers "avatars", procède du grec classique "para" = à côté, et "oïkia" = maison, d'où "groupe de maisons plus ou moins voisines". On voit tout de suite que l'agglomération précède la "circonscription ecclésiale" et que la concentration humaine, créant le besoin d'un service du culte, entraîne la fondation d'une église, desservie par un clergé avec sa hiérarchie, sur le territoire considéré.

Il faut noter aussi que, sous l'Ancien Régime, la paroisse est également une unité administrative de base, concordant avec la paroisse au sens religieux du terme. Ces indications trouvent alors leur pleine application à Montrouge, c'est-à-dire à la seigneurie de Montrouge, futur Grand-Montrouge.

Précisons, par ailleurs, pour répondre à une question qui nous a été souvent posée - et parfois avec contestation - en parlant de notre paroisse et de son église, que nous disons bien "Saint-Pierre-de-Montrouge", ce qui est l'appellation officielle, et non "Saint-Pierre-du-Petit-Montrouge.

Le désert de la "Plaine " de Montrouge

Enfin, une remarque importante : dans tout le territoire actuel du 14e arrondissement, l'histoire des paroisses débute littéralement sur une table rase. En effet, jusqu'en décembre 1847 - date de l'inauguration d'un premier Saint-Pierre-de-Montrouge - il n'y aura, dans tout ce vaste espace, aucune église catholique romaine (ni temple protestant), donc aucune paroisse, ainsi qu'on le verra ci-après. Et cette situation n'était pas uniquement due, au moins quant à ses origines, au phénomène de déchristianisation engendré par la Révolution, mais bien à une situation relevant de la géographie physique et humaine de cette immense plaine de Montrouge. On oublie souvent, en effet, que celle-ci s'étendait des confins sud de l'ancienne seigneurie de Montrouge (le futur Grand-Montrouge) jusqu'à une ligne correspondant à peu près à nos boulevards du Montparnasse et de Port-Royal - et que cette plaine, en dehors des abords de la grand-route d'Orléans et du Petit-Montrouge, était fort peu peuplée. Néanmoins, ce furent quelque 500 habitants de plus, en provenance du Petit-Montrouge et "des maisons circonvoisines situées dans la plainte de Montrouge" qui, le 29 juillet 1790, vinrent s'unir par fusion avec le Grand-Montrouge. L'ensemble donnait une population d'environ 12.000 montrougiens, base possible d'une future petite ville. Mais la "grande histoire" en disposa autrement...

On était alors en 1790, et la longue période de la Révolution et de l'Empire - un quart de siècle - allait laisser à d'autres nations les clefs du commerce mondial.

Toutefois, notre Petit-Montrouge bénéficiait d'un important avantage : d'une étendue bien plus importante que notre quartier actuel du même nom, son axe était la grand-route d'Orléans, l'une des principales voies commerciales de France et d'Europe, avec, notamment, les énormes charrois des blés de la Beauce.

R.-L. C

Les commentaires sont fermés.