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Michel Houellebecq à réussi à faire tenir dans son nouveau livre « La carte et le territoire » la vision d'un monde , le nôtre, tel que de nombreux français le voient et ont l'impression qu'ils le subissent: celui de la fin des valeurs « sacrées » de notre civilisation d'Europe de l'Ouest .Le travail, l'Art, la spéculation autour des œuvres plastiques, la mort, l'euthanasie, la crémation, la chirurgie esthétique, les animaux de compagnie, les jeunes prêtres urbains qu'il admire, les enterrements classiques qu'il plébiscite (il faut laisser une place, une plaque, une trace pour être humain) sont quelques uns des thèmes évoqués dans ce roman agréable à découvrir....

Bien écrit, sobre, le livre dessille nos yeux une fois pour toutes sur les pratiques des « artistes » contemporains et leurs cotes frénétiques. Sans condamner vraiment, Michel Houellebecq nous promène dans ses territoires favoris et laisse « parler » son œil de moraliste-paranoïaque sentimental. Nostalgie et mélancolie côtoient de brusques accès d'enthousiasme et de colère. Alternent l'Art et le polar, le chaud et le froid; surtout le froid, mais. ..ça se réchauffe. On attend la suite avec curiosité; après le bonheur 1 « fugace », le bonheur 2  « résistant »? Carte blanche au Houellebecq nouveau.

Marie-Josée Carita