Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 novembre 2010

le 105, une île en sursis ?

105avGLeclerc.JPGOui, l’avenue du général Leclerc possède une île ! Peut-être la seule de l’arrondissement : une île bien particulière puisqu’il s’agit d’une maison de ville, genre hôtel particulier  accompagné de deux marronniers en pleine forme. Ce petit bijou d’architecture, d’un autre âge, est coincé entre deux immeubles qui le toisent, le menacent en le soumettant à une pression toujours plus forte, tant la distance entre ces monstres semble se raccourcir au fur et à mesure que le temps passe. L’île est devenue ainsi prisonnière de deux mâchoires prêtes à serrer leur proie et l’offrir à une bouche invisible et sournoise.

Le pittoresque et anachronique visage de cette île, qui nous apparaît comme celui d’un hôtel d’un autre siècle, celui du XIXe  en vérité, communique au flâneur étourdi,– il y en a encore au milieu de cette autoroute qu’est devenue l’avenue -  une sorte de lointaine nostalgie, celle que l’on ressent  devant les antiques dentelles que portaient nos grand-mères, à l’aube du XXe siècle!

Je ne saurais recommander au touriste pressé de ralentir le pas devant cette petite merveille oubliée, à l’insu de l’avide promoteur, toujours à l’affût. Merveille d’un petit trésor d’architecture, aujourd’hui condamné sans doute à se faire tailler en pièce sous la lame indifférente d’un bulldozer, qui exprimerait à travers ses muscles de boxeur, sa force brutale, criant haut et fort : «  vive le béton, le béton a toujours raison ».

Le 105, une île en sursis ? Sans doute encore pour quelque temps, une île mystérieuse. Jules Verne en a fait un roman. Vous qui longez ces rivages, peut-être découvrirez-vous sous les marronniers  du site, un Robinson qui dans ses rêves, prolonge le songe d’un homme libre face à l’océan de la mégalopole , déterminé à l’engloutir.

Fiction ? Un jour viendra où la « maison » du 105 soufflera son ultime bougie, et nous ne serons peut-être plus là pour recueillir son dernier soupir…
RR

Commentaires

En lisant votre titre , j'ai tout de suite pensé à cette maison! C'est vrai qu'elle incite à pas mal de rêverie, quand on passe le long de la succession des enseignes commerciales de l'avenue. Un coin de campagne,jardin et pierre de taille? Il faut le chouchouter des yeux afin qu'il reste encore longtemps , comme un appel au vert et à la contemplation-hors du temps-.Merci au promeneur littéraire.

Écrit par : Marie-José | 28 novembre 2010

Les commentaires sont fermés.