25 mai 2011
De Madagascar à la rue Daguerre
Trait d'éthique, une boutique de créations d'artisanat équitable, propose des objets fabriqués à Madagascar dans un important atelier où l'économie est partenaire du social.
Des tissus du Mali, de la vaisselle colorée du Vietnam, des sculptures en bronze du Burkina-Faso, des bijoux du Niger, des objets et des décorations en métal martelé de Madagascar... Qui entre dans la boutique « Trait d'éthique » de la rue Daguerre est sûr de faire un beau voyage. Créé il y a deux ans dans le quartier, le magasin appartient à la grande chaîne du commerce équitable. Ce commerce a aujourd'hui gagné ses galons. Ses principes : un achat, à des producteurs du Sud, d'objets à des prix qui leur permettent de vivre décemment, avec le moins d'intermédiaires possibles. Le producteur s'engage pour sa part sur la qualité, et sur le respect des droits des travailleurs.
Dans le cadre de la quinzaine du commerce équitable, du 14 au 29 mai, la boutique fait découvrir son partenariat avec un atelier équitable d'Ankazobe, près de d'Antananarivo (Tananarive), à Madagascar. Un exemple typique du développement de cette économie nouvelle.
Au départ, un couple, Violette et Dieudonné, reprennent un petite ferblanterie familiale qui fabrique des seaux, des brocs, des casseroles. Le couple veut diversifier sa production. Il s'oriente vers la création d'objets de décoration – coupelles, jardinières, porte-bijoux, plats... – fabriqués à partir de vieux fûts de récupération ! Des créations de qualité, vendues aux étrangers expatriés, aux touristes dans les hôtels. C'est alors la rencontre avec Passer'Ailes, une association française qui promeut le commerce équitable.
A partir de 1998, une partie de la fabrication part vers la France, puis vers le Japon, l'Australie. De 12 personnes au départ, l'entreprise atteint aujourd'hui plus de 400 travailleurs. « La politique de recrutement de l'atelier d'Ankazobe est sociale, explique Joani Alcaraz-Llabres; la jeune femme responsable de la boutique. Il embauche des hommes et des femmes dans la misère, des mères célibataires, des sortants de prison, des drogués... Chacun travaille selon ses capacités. Ceux qui ne produisent pas directement sont employés à la cantine (gratuite), à la coopérative d'achat, au potager, à la pisciculture. » Ces activités communautaires aident la collectivité à mieux vivre. Une école scolarise 250 enfants et les familles bénéficient de la prise en charge des soins médicaux de base. En achetant « équitable », le consommateur européen aide, modestement mais sûrement à un modèle de développement qui a trouvé ses marques. (cliquez sur la photo pour agrandir)
Trait d'éthique, 44 rue Daguerre. Pendant la quinzaine du commerce équitable, des panneaux expliquent en détail le fonctionnement de l'atelier d'Ankazobe. A découvrir aussi, une exposition des tableaux et carnets de voyage de Stéphanie Ledoux à Madagascar.
Gérard Desmedt
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