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14 juillet 2011

Chateaubriand, de la rue d'Enfer au boulevard d'Enfer

Infirmerie marietherese.jpgDans ses mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand ( livre  III) se plaît à décrire sa nouvelle résidence, rue d’Enfer, où sa femme administre une infirmerie : « l’Infirmerie Marie-Thérèse », créée en 1819 avec l’aide de la duchesse d’Angoulême, Marie-Thérèse, fille de Louis XVI. A la lecture des lignes qui vont suivre, nous pouvons facilement revisiter les lieux qui pour l’essentiel du domaine ont peu changé, ainsi :

« … Une fois ma maison achetée, ce que j’avais de mieux à faire était de l’habiter : je l’ai arrangée telle qu’elle est. Des fenêtres du salon on aperçoit d’abord ce que les Anglais appellent pleasure-ground ( pelouse de jeu) avant-scène formée d’un gazon et de massifs d’arbustes. Au-delà de ce pourpris, par-dessus un mur d’appui que surmonte une barrière blanche losangée, est un champ variant de cultures et consacré à la nourriture des bestiaux de l’Infirmerie. Au-delà de ce champ vient un autre terrain séparé du champ par un autre mur d’appui à claire-voie vert entrelacée de viornes et de rosiers du Bengale…. Mes arbres sont de mille sortes. J’ai planté vingt-trois cèdres de Salomon et deux chênes de druides…. Un mail, double allée de marronniers, conduit du jardin supérieur au jardin inférieur ; le long du champ intermédiaire la déclivité du sol est rapide. Ces arbres, je ne les ai pas choisis comme à la  « Vallée aux Loups » en mémoire des lieux que j’ai parcourus… Ils croissent chaque jour, du jour que je décrois : ils se marient à ceux de l’enclos des Enfants trouvés et du boulevard d’Enfer, qui m’enveloppent. Je n’aperçois pas une maison ; à deux cents lieues de Paris, je serais moins séparé du monde. J’entends bêler les chèvres qui nourrissent les orphelins délaissés…. Je vois de ma fenêtre un calvaire qui s’élève entre un noyer et un sureau : des vaches, des poules, des pigeons et des abeilles…

paris 14e,lavoixdu14e,chateaubriand,infirmerie marie-thereseBelle évocation d’un lieu qui a gardé, en dépit de l’urbanisation progressive, une nostalgie bucolique. Ici, c’était encore la campagne ; la route d’Orléans prenant son départ à la barrière d’Enfer, ne s’appelait pas encore l’avenue du Général Leclerc !     R.R

(Vue actuelle du parc de la maison de retraite - cliquer pour agrandir) - N.D.L.R  Documentation extraite du numéro 21 de la revue de la S.H.A. du 14e.


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