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15 août 2011

Mon quartier, le 15 aout

 

Le désert, vous connaissez ? Non, pas celui de Gobi, mais l’image du parfait désert qu’offre notre quartier d’Alésia. Cela se passe  à Paris, le 15 août.

Tout d’abord, « ils » sont partis, tous ; à la mer, à la montagne, aux Seychelles ou à Palavas-les Flots.

« Ils », ce sont les Parisiens aventureux qui n’hésitent pas à faire rouler « sur place », leurs voitures sur des autoroutes «  tire-bouchons ». Ils font  halte sur des aires de «  repos » qui n’ont conservé que le nom pour n’y accueillir  que  les automobilistes et leurs montures assoiffées.

Là, on fait le « plein » de repos et d’essence, et quand la coupe est pleine, on peut même y passer la nuit à la lueur des phares des véhicules qui roulent non loin de là… Bref, c’est  le paradis ou presque, avant de rejoindre la Côte Basque, Llioret del Mar ou la Corrèze. Demain, il restera encore 350 km à parcourir en faisant sauter joyeusement les bouchons. On maugréée, on est irrité par les jappements aigus du chien de la belle-mère ou les piaillements des enfants !

Mais il y a mon quartier, abandonné aux oiseaux, aux flâneurs, à ceux qui rêvent que leur ville se trouve à la campagne et qui se contentent de regarder le ciel. Ils ralentissent souvent pour écouter les pas glissants du silence, ou les nuages qui déposent avec grâce , leurs ombres sur les façades réjouies des immeubles. Ils écoutent les tables des terrasse de cafés se lamenter de ne recevoir que des touristes ne parlant que le néerlandais, l’américain ou le chinois… tandis que les trottoirs respirent et sourient de ne pas subir le martèlement des pieds griffus et crochus de piétons stressés. L’atmosphère de la ville alors, se prend à rêver au son de séraphiques orchestres invisibles, les arbres se plaisent à se balancer mollement dans une houle de lumière qu’un soleil capricieux daigne offrir, avec parcimonie, mais toujours avec tendresse. Parfois, la pluie s'invite  à cette fête improvisée où les parapluies sont des compagnons précieux et dévoués...

Oui, mon quartier, le 15 août, reprend des couleurs. Il est lui aussi parti en vacances, tout en sachant rester chez lui, en craignant  la prochaine  invasion des barbares : les nuages noirs de la rentrée !

R.R.

 

 

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