Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22 octobre 2012

Démocratie de Michael Frayn au Théâtre 14 jusqu'au 27 octobre

Democratie de michael Frayn affiche.jpgLe Théâtre 14 nous propose jusqu'au 27 octobre une pièce passionnante de Michael Frayn : « Democratie » qui est le récit des manoeuvres politiques qui entourent l'accession au pouvoir de Willy Brandt puis de sa chute et sa démission en 1974. « En mai 1974, c’est la stupeur : le Chancelier Willy Brandt, le Chef d'État de la République fédérale d’Allemagne (RFA), l'homme de la réconciliation des deux Allemagnes, le Prix Nobel de la Paix, démissionne.On vient de découvrir que son homme de confiance est un espion de la République Démocratique d' Allemagne.

Sur scène, dix personnages interprètent les rôles des hommes politiques de cette époque : Willy Brandt (Jean-Pierre Bouvier) chancelier de la République Fédérale d'Allemagne, Helmut Schmidt (Emmanuel Dechartre) qui lui succédera, Herbert Wehner (Jean-François Guilliet) chef du parti ....

L'auteur choisit de nous décrire la vie politique de cette période et le cheminement de Willy Brandt au travers du regard de l'espion de la STASI , Günter Guillaume, (Alain Eloy)

On assiste à l'irréssistible ascension de Willy Brandt qui défend « son pays en ruines, rebâti avec les briques demeurées intactes après les bombardements, triées une par une par des hommes pétris de doutes et de peurs ». Ce chef d'état va inlassablement s'atteler à une tâche qui paraissait impossible : réhabiliter son pays au sein de la communauté internationale et tenter la réconciliation des Allemands de l'Est et de l'Ouest à un moment où le mur paraissait indestructible. Il va savoir trouver les gestes symboliques très forts qui vont permettre de cristalliser le meilleur des Allemands pour promouvoir « une Allemagne d’amour et de justice ».Democratie au théatre 14.jpg

L'oeuvre de Michael Frayn est passionnante et d'une grande intensité dramatique. Le texte, servi par d'excellents acteurs, permet au spectateur de ressentir les angoisses grandissantes des personnages. Ils les vivent dans une proximité quotidienne. Une étrange complicité lie peu à peu ces deux hommes qui souffrent chacun d'une grande solitude : l'un, Günter Guillaume (Alain Eloy) parce qu'il doit continuellement agir masqué et trahir un homme qu'il admire profondément et l'autre, le chancelier Willy Brandt, (Jean-Pierre Bouvier), est pris dans le filet des intrigues des chefs des partis politiques, ses rivaux. Ils se réfugient tous deux dans l'alcool et les femmes pour lutter contre leur désespoir.

Cette pièce sait montrer comment la démocratie, malgré les manoeuvres des partis, la duplicité de certains leaders politiques, (très bien incarnés par Emmanuel Dechartre et Jean-François Guilliet), les vices des hommes politiques (qui ne sont pas sans rappeler certains événements récents), permet tout de même aux peuples d'avancer vers une réconciliation qui aboutira à la chute du mur de Berlin.

La seule critique que je ferai c'est qu'on ne comprend pas très bien le bénéfice que la RDA a retiré de cette entreprise d'espionnage ?

Dépêchez-vous d'aller voir « Democratie » au Théâtre14 , la dernière est le 27 octobre ! Monique Garrigue- Viney

Théâtre 14-Jean -Marie Serreau, 20 avenue Marc Sangnier 75014

(photo Jean -Pierre Bouvier et  Alain Eloy)

Les commentaires sont fermés.