05 mai 2013
Entre Plaisance et Alésia, des rues et des villas
La flânerie est un art subtil pour le promeneur qui, poussé par le vent, se laisse porter par les courants d’air du hasard. Il abordera alors les rivages inconnus de la ville après une longue croisière sur l’océan immobile des rues et des trottoirs.
Ainsi, découvrir la rue des Camélias, des Jonquilles, des Arbustes, les villas Collet, Deshayes, Jamot, Duthy, Mallebay, le passage Joanès, l’impasse Florimont, offrent au rêveur impénitent le cadre idéal pour satisfaire son appétit insatiable que peut réclamer son imaginaire.
Alors, chaque fenêtre, chaque porche, chaque immeuble ou maison modeste décline un charme insolite, lorsque notre regard se pose sur des trésors minuscules, souvent cachés, éclairés par le soleil voilé de la nostalgie, où le passé a toujours pignon sur rue.
Il y a longtemps que la rue des Camélias ne les voit plus fleurir. Il y a longtemps que les rues des Arbustes et des Jonquilles n’ont vu les insectes voleter alentour. Quant au passage Joanès, aucun lierre, aucune glycine ne viendra éclairer la noirceur de ses murs si rapprochés, que la faiblesse de la lumière du jour préfigure l’anémie et la tristesse au comble d’une détresse indicible.
Oui, toute flânerie est un apprentissage, celui que la lenteur du regard offre à qui se laisse regarder par les pierres, les pavés, les lueurs du jour qui faiblit, le temps qui passe. En un mot, la vie qui va, la vie qui signe de sa main fragile le poème d’un passé qui se conjugue au présent.
R. Rillot
Photo 1 :rue des Jonquilles, ecole Charles de Foucauld
Photo 2 Impasse Florimont
05:00 Publié dans En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
Les commentaires sont fermés.