30 septembre 2013
Le mur murant Paris...
… rend Paris murmurant ! C’est par cette formule que les Parisiens prirent conscience à la fin du 18ème siècle que la fiscalité de l’époque, en créant l’octroi aux portes de la ville, pesait lourdement sur les habitants. Depuis 1670, Paris, suite à une décision royale, avait été déclarée ville ouverte après disparition de ses murs d’enceinte. Aussi, la Ferme Générale avait-elle les plus grandes difficultés à percevoir l’octroi, sorte de taxe de douane intérieure qui alimentait les finances de la ville. Les Fermiers Généraux décidèrent donc de réaliser un mur d’octroi, dont la réalisation fut confiée à l’architecte célèbre à cette époque, Claude-Nicolas Ledoux. De 1784 à 1787, sur 23 kilomètres, un mur de 3 à 5 mètres de haut fut édifié autour de Paris. L’emprise générale de l’espace voué à ce mur fut de 72 mètres et les constructions interdites à moins de 100 mètres du mur. Précisons que les contrebandiers de l’époque n’hésitèrent pas à construire des tunnels dont l’un de 84 mètres, était situé à la hauteur de la rue de la Glacière.
Soixante pavillons d’octroi (Ledoux les nomma « Propylées ») sont construits. Aujourd’hui, il n’en reste que quatre, dont deux situés sur la place Denfert Rochereau. Les barrières de la Fosse-aux-lions ainsi que la barrière d’Arcueil se situaient grosso modo entre l’actuel hôtel Marriott et le FIAP de la rue Cabanis. Il y avait là le lieu d’une ancienne carrière ( la Fosse aux lions) qui était utilisée par plus de 500 à 600 chiffonniers ayant établi leur demeure en ces lieux. Chaque nuit, avec leurs lanternes, hottes et crochets, ils allaient prospecter les ordures à l’intérieur de Paris…
En 1840, le gouvernement de Thiers débute la construction d’une enceinte fortifiée autour de Paris. Le hameau du Petit Gentilly souffrira de la construction de ces fortifications et fut arasé sur une bande de terrain de plus de 350 mètres. Vers le milieu du 19ème siècle, l’industrie conquérante attire les populations des campagnes qui se voient repoussées en dehors du centre ville. Les nouveaux travailleurs vivent de façon précaire et sont logés dans des conditions exécrables. L’espace compris entre le Mur des Fermiers et les fortifications de Thiers accueille : hospices, prisons, cimetières et toutes les industries dégradantes et polluantes. Ainsi c’est le lot du Faubourg Saint Jacques, des rives de la Bièvre et du Faubourg Saint Marcel.
Aujourd’hui ces espaces ont été largement réhabilités et reconstruits selon les principes de l’urbanisme contemporain : espaces, lumière, immeubles de grande hauteur. Ces lieux ont changé de visage.
NDLR : documentation extraite du n° 39 de la SHA du 14ème.
Cliquez sur les images pour les voir en entier. Photo 1 : Les pavillons d'octroi Ledoux place Denfert-Rochereau. Photo 2: la Poterne des peupliers, un des seuls vestiges de l'enceinte fortifiée de Thiers (images extraites du site Wikipédia)
05:10 Publié dans En flanant dans le 14e, Histoire du 14ème | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
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