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19 octobre 2014

Olivier Ségui, un nouveau prêtre à Saint Pierre de Montrouge

Le nouveau vicaire sera notamment chargé des jeunes

olivier segui,pretreLa vocation au sacerdoce, parfois, frappe tôt à la porte. Olivier Ségui, 41 ans aujourd'hui,  raconte qu'elle lui est venue, lentement, vers l'âge de 15 ans. « L'interrogation me taraudait souvent. C'était un acte de foi. Je ne savais pas encore ce que serait ma vie, mais je voulais qu'elle porte du fruit. Et pour cela, je m'abandonnais à Dieu ». Né parisien, dans le 12e, d'une famille chrétienne - ses parents sont des « militants discrets » - dit-il, il passe son bac, part étudier le Droit à la faculté d'Assas, où il vit « une vraie vie d'étudiant ». Mais il pense toujours à devenir prêtre. Après deux années d'accompagnement spirituel, il entre au séminaire à 21 ans, et passe son année probatoire à la maison Saint-Augustin à Paris.

Un an après, il fait une pose pour travailler dans une association qui monte des projets d’insertion : par exemple la construction, par des jeunes en difficulté, d’un dispensaire au Mali. « Cette pause m’a beaucoup aidé », se souvient le Père Olivier. « Retrouver la vie du monde, être confronté aux interrogations de la société, cela m’a permis de réfléchir, d’éprouver ma vocation. J’ai d’ailleurs eu la chance d’avoir toujours autour de moi des personnes très variées, d’opinions différentes, d’être bousculé par leurs arguments. Je n’ai jamais vécu dans un cocon. J’ai fait toutes mes études à l’école publique ! »

Olivier Ségui retourne ensuite au séminaire, pour deux années de philosophie à Paris, avec déjà des activités dans les paroisses, puis quatre années de théologie à Bruxelles, chez les Jésuites. Il séjourne enfin six mois à Rome, pour une spécialisation en patrologie (l’étude des Pères de l’Eglise). Il étudie notamment l’œuvre du franciscain Saint Bonaventure (1217 ?-1274).


Faculté d’adaptation

Ordonné en 2002, à Notre-Dame de Paris, le nouveau prêtre exerce son ministère dans des paroisses très différentes. D’abord à Saint-Jean Baptiste de Belleville, dans le 19e, une paroisse populaire. Puis à Saint Denys du Saint Sacrement, dans le 3e, plus bourgeoise. Ensuite il est nommé curé à Cergy (95), une immense paroisse sur un territoire de plus de 60 000 habitants, avec six lieux de cultes dont trois importants. « Nous étions quatre prêtres, et impossible de rester dans sa bulle. Nous nous adressions à des communautés très différentes. Dans le vieux Cergy, je disais la messe dans une église du XIIe siècle devant des fidèles plutôt âgés. A l’église Sainte Marie des Peuples, construite dans les années 1980, 85  % de l’assistance est d’origine africaine. Enfin dans l’immense église moderne Frédéric Ozanam (1300 places, avec 1000 personnes à la messe tous les dimanches !) avec des mixités sociales et des origines très diverses. Cela exige une certaine faculté d’adaptation… »

La crise des vocations ? Le retour d’un certain cléricalisme ? Le P. Olivier Ségui reste serein face à ces débats qui agitent l’Eglise de France. « La crise des vocations, affirme-t-il, je n’arrive pas à croire que c’est un drame. Comme chrétiens, nous avons tous des charges et des responsabilités. Prêtres et laïcs, nous devons les prendre ensemble, c’est une grâce. A Cergy, par exemple, j’ai découvert une communauté très militante, qui se prenait en charge. Les prêtres ont leur place, bien sûr. Nous sommes là pour réveiller les ardeurs, et se réjouir de ce bouillonnement. Mais le pasteur n’est pas le grand manitou qui gère tout. Ce n’est pas possible. Ce n’est plus possible. Chaque prêtre, quelle que soit sa tradition, doit regarder, écouter les communautés de chrétiens où il est envoyé.  »

A Saint Pierre de Montrouge, où il est arrivé en septembre, le nouveau vicaire a été chargé surtout des jeunes : aumônier du groupe scout (130 garçons et filles ! ), aumônier d’Alésia-Jeunes (près de 450 inscrits, « il faut mieux faire connaître ce formidable outil éducatif », dit-il, suivi des groupes des étudiants et des jeunes de 18-35 ans. Il aura du travail, en plus de la vie paroissiale classique, messes, baptêmes, mariage, funérailles. A voir son sourire et sa détermination, ce défi lui plaît.

Gérard Desmedt

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