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09 mars 2015

Un temps de Carême avec les chrétiens d'Orient

Partager des raisons d'espérer

On a l'habitude, à juste titre, de décrire l'horreur vécue par les populations victimes de la violence en nombre de morts. On parle de plus de deux cent mille morts en Syrie, mais il y en a sans doute bien davantage. Cela signifie cependant un nombre bien plus grand de blessés graves qui, toute leur vie, porteront dans leur chair les traces de ces drames.

Toutefois, en rencontrant , en écoutant ces amis d'Orient, on est confronté à la réalité de leur détresse, que nous sommes amenés à partager. Les familles, dont la structure solide est un vrai soutien pour les personnes, doivent se débattre pour trouver le minimum nécessaire, nourriture, vêtements, médicaments, logement. Ceci est vrai dans tous les pays où la population est déplacée ou réfugiée. Mais la rencontre de nos frères chrétiens nous touche encore plus profondément. Ces hommes et ces femmes qui nous disent "nous avons tout perdu, tout, sauf la vie et la Foi" sont blessés dans leur âme.

Ces chrétiens étaient des artisans de paix. Ils avaient le désir et le projet de continuer à vivre dans leurs villes et leurs villages, au milieu des musulmans qu'ils connaissaient bien, et dont ils partageaient les conditions de vie et les épreuves. Ils avaient résisté aux tentations trompeuses d'une vie matériellement plus facile dans des pays étrangers. Ils se sentent profondément syriens, profondément irakiens, même si certains terroristes veulent à tout prix en faire "des alliés de l'Occident". Nos frères versent des larmes silencieuses et amères sur ce qu'ils considèrent comme une trahison. Leur souffrance est renforcée par un sentiment d'incompréhension et d'injustice. A qui portaient-ils tort ? Oui, c'est bien par haine pour la foi chrétienne, et par elle seule qu'ils ont été chassés de leur terre ancestrale.

Et c'est pour cela que nous devons être à leurs côtés. Maintenant quel est leur avenir ? Comment ne pas comprendre l'angoisse des parents qui s'interrogent sur le futur de leurs enfants ? Combien disent envisager de quitter leur pays non par choix personnel mais par respect pour les générations nouvelles? Nous sommes engagés dans une course contre la montre. Dans un combat contre la désespérance. Il ne s'agit en aucun cas de donner des leçons de morale pour les inciter à rester. Il s'agit de nous battre farouchement pour leur redonner le désir de rester sur leur terre, parce que nous leur donnons des raisons d'espérer. Cela ne passe pas par des discours mais par des actes concrets, que vous seuls pouvez nous donner les moyens d'accomplir. Rappel de leurs droits, demandes de neutralisation du terrorisme, amélioration de leur situation présente, lutte contre un sentiment d'abandon, recherche des moyens de reconstruction lorsque cela sera possible. Puisse le carême nous rapprocher de la souffrance de nos frères. Puissions-nous, en recevant leur témoignage de foi, leur partager des raisons d'espérer.

Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l'Œuvre d'Orient.          

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