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16 août 2016

Le 15 août, Paris fait silence

Etrange impression que celle qui vous envahit, lorsque ce matin là, soudain sur le trottoir, vous êtes pris par le flot d'un silence opaque, minéral, si lourd à porter, qu'instinctivement vous tendez l'oreille pour recueillir le moindre indice de vie, le moindre soupir, le moindre cri d'oiseau.

Oui, vous êtes bien à Paris, dans votre quartier. Les immeubles sont là, les trottoirs n'ont pas changé, le soleil et le ciel sont toujours à leur place, mais il manque quelque chose : le bruit. Ce bruit de fond dont l'identité n'est pas traduisible, un bruit à comparer au brouillard que l'automne distribue souvent avec largesse.

Vous ne reconnaissez plus votre quartier, celui d'Alésia ou d'ailleurs. Le silence a pétrifié les façades, les arbres sont muets. Portes et fenêtres sont devenues aveugles. Paris est un désert de pierres. Un désert de la ville abandonnée. C'est un peu comme un cœur qui ne bat plus, une vie envolée, effacée, engloutie dans l'océan du silence.

A Paris le 15 août, c'est un peu la musique douce qui accompagnerait le rêve lointain d'un automne qui s'annonce, préfaçant l'hiver, saison toujours muette.

R. Rillot

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