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05 octobre 2016

Jean Boissonnat est mort

Jean Boissonnat est mort le 25 septembre dernier. Par suite d'une erreur technique la note de Gérard Desmedt qui lui était consacrée, n'a pas été visible de nos lecteurs. Nous la republions maintenant ci-dessous, en priant nos lecteurs d'accepter toutes nos excuses.

Le journaliste habitait le 14e

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Il a rendu l'économie accessible à des millions de Français. Jean Boissonnat vient de mourir, à 87 ans. C'était un grand journaliste, à la carrière riche et exemplaire. Né à Paris dans une famille ouvrière – son père était ajusteur – il fait de brillantes études qui le conduisent à Sciences-Po. Il intègre la rédaction de « La Croix » en 1954, où il devient chef du service économique. Un secteur qu'il ne quittera plus. En 1967, Jean-Louis Servan-Schreiber veut créer un journal économique pour les cadres. Ce sera « L'Expansion ». Il appelle Jean Boissonnat, qui en devient le rédacteur en chef, avant de prendre la direction du groupe du même nom.

A une époque où l'économie est encore confinée, réservée aux spécialistes, Jean Boissonnat se révèle un extraordinaire vulgarisateur. Un souvenir personnel : comme journaliste, je l'ai interviewé plusieurs fois, sur ses livres (il en a écrit 18...), sur ses analyses économiques. En rentrant d'une des ces interviews, reprenant mes notes, je m'aperçois qu'il n'y a rien à réécrire, tellement ses propos sont clairs et structurés. Un cas quasi unique dans ma carrière ! De nombreux quotidiens (Ouest-France, le Parisien, le Progrès, La Croix...) lui demandent des articles. Il tient une chronique quotidienne sur Europe 1 pendant quinze ans, de 1974 à 1987 et de 1992 à 1994.

Ses confrères aiment sa disponibilité, sa modestie, les hommes politiques apprécient son sérieux, sa rigueur. On l'appelle en 1982 à la Commission nationale de la planification, auprès de Michel Rocard. En 1994, il rejoint le Conseil de politique monétaire de la Banque de France. Très accessible, il prononce d'innombrables conférences dont une, à Saint Pierre de Montrouge, qui attire des centaines de personnes. Il vient alors  en voisin, car il habite le 14e !

Jean Boissonnat était aussi un chrétien convaincu. Il avait forgé ses convictions à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) et il ne les a jamais mises sous le boisseau. C'est d'ailleurs lui qui redonne tout leur lustre aux Semaines sociales de France, dont il sera le président de 1995 à 2000. Ses obsèques ont été célébrées le 29 septembre dans sa paroisse, Notre-Dame du Travail.

Gérard Desmedt

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