27 mai 2018
Liberté
Un enfant, pieds nus, les yeux fous
L’insulte à la bouche, écumant
Brandit d’une main fébrile
Une crosse, un fusil
Prêt à tirer sur tout ce qui bouge
Homme, femme, enfant.
Il hurle, crie, menace
Dans les rues de Medellin.
Un enfant, mendiant, vêtements en lambeaux
Loqueteux, haillons sales et puants
Lève les yeux
Lourds paquets purulents
Mêlés de mouches bourdonnantes
Vers des passants
Horde rapide, indifférente
Dans les rues de Calcutta.
Un enfant, si petit, quelle pitié !
Si chétif, quelle misère !
S’accroche
Mais il n’a plus de force
Au bras martyrisé d’une femme,
D’où pend encore
Une aiguille souillée.
Elle gît, inanimée,
Sous le soleil éclatant
D’un bidonville de Brasilia.
Un enfant presque nu
Mais quel âge a-t-il ?
Est couché à même le sol.
Il rampe parmi les immondices
Enfant soldat
Enfant violé
Enfant jeté, échangé,
Vendu,
Espérant malgré tout
Espérant ... la vie.
Quelle vie dites-moi ?
Dans une cité de Kinshasa.
Un enfant,
Il a pour nom Aylan
La tête dans l’eau
Dort….
Pour lui, il n’y a plus d’espoir
Il n’y a plus de vie
Il est mort….
Sur une plage de nos pays.
Horreur ...que devient ce monde ?
Où va-t-il ce monde ?
Pourquoi
Au nom de quel obscur démiurge
Tant et tant d’enfants
Drogués, torturés,
Livrés à eux-mêmes
Mourants
Ne peuvent espérer
N’auront jamais la grâce
De connaître
Un espace de lumière
Un lieu d’espérance
Des bras pour les bercer
Des lèvres pour dispenser
Baisers et mots d’amour
Comme il se doit dans un monde
Un monde de vivants,
Un monde d’êtres humains.
Et je pense qu’elle hurle
La liberté.
Notre liberté de choix :
Vie ou mort
Bien ou Mal.
Est-ce pour de telles horreurs ?
Qu’avons-nous fait de nos enfants ?
Car nos enfants
Ce sont eux
Oui, eux
A Medellin
A Calcutta
A Brasilia
A Kinshasa
….chez nous !
Liberté dis-moi
Qu’avons-nous fait de tes enfants ?
Elyane Boissière
07:05 Publié dans Enfants, poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Chaque fois que nous servons la vie, la rencontre désintéressée, l' art de la beauté, l'étude, le don financier ou moral, le refus des déséquilibres sociaux et financiers,le refus de l' exploitation des plus faibles, l'encanaillement et l'abêtissement de la jeunesse, et tant de combats à mener pour refuser notre marchandisation, nous faisons reculer le mal ,celui "qui rôde autour de nos enfants, cherchant à les dévorer".
Écrit par : Marie | 27 mai 2018
Oui Marie il s'agit bien d'un combat où en posant des actes que nous estimons justes nous pouvons penser à faire reculer " celui qui rôde autour de nous cherchant à nous dévorer " et ce faisant, espérer, pourquoi pas, un autre " monde ". C'est ce que je me dis me faisant l'écho de ce fameux révolutionnaire : " Soyons réalistes, exigeons l'impossible !"....
Écrit par : Boissière Elyane | 02 juin 2018
Les commentaires sont fermés.