14 novembre 2021
Un projet fou
Un projet fou « faire pénétrer l’autoroute du sud jusqu’à la place Denfert-Rocherau »
Lors de sa mandature, Georges Pompidou (1969-1974) affirmait ceci : « Il faut aménager la ville en fonction de la circulation automobile ».
À son époque, la voiture était reine et accueillie avec bienveillance dans nos villes. La société de consommation était à son apogée.
En fait, Georges Pompidou incarnait un courant de pensée bien plus ancien datant de l’immédiat après- guerre.
C’est ainsi, qu’au sein du 14e, un projet fou devait voir le jour dès les années 50 et être l’objet de discussions jusque dans les années 70, à savoir : « Permettre la pénétration de l’autoroute du sud, aujourd'hui reliée directement au boulevard périphérique et de la faire déboucher au nord du Parc Montsouris, et à partir de là, surplombant sur un viaduc l’avenue René Coty, elle aurait rejoint la place Denfert-Rochereau, où là, elle aurait été raccordée à la rue Froidevaux élargie afin de rejoindre la gare Montparnasse. De même, des travaux importants d’élargissement des voies étaient prévus concernant les boulevards Raspail, Edgar Quinet, Arago et l’avenue Denfert-Rochereau. Cela aurait permis l’écoulement d’un trafic important vers le nord et l’est de la capitale. »
Je vous laisse alors imaginer l’enfer de la circulation qui serait survenu sur ces avenues ainsi que dans notre 14e : présence d’un viaduc à la hauteur du 2ème étage des immeubles, destruction des pavillons Ledoux, déplacement du Lion, réduction des trottoirs, bruit, pollution accrue pour les riverains, désordre esthétique, opposition de la population. C’eût été l’enfer au cœur de nos quartiers plutôt tranquilles à cette époque.
Aujourd'hui, le souci de préserver l’environnement, la diversité des éco-systèmes nous sensibilisent mieux aux questions du trafic automobile. Nous avons échappé, c’est certain, à un non-sens environnemental.
Alors, profitons aujourd'hui de faire notre promenade dominicale sur l’avenue René-Coty, si bien arborée de platanes et végétalisée récemment pour oublier une idée absurde quant à un aménagement urbain qui laissait une place royale à l’automobile toute-puissante. Elle était alors le reflet de son pouvoir absolu d’exclure peu à peu la nature et la vie végétale de nos cités qui auraient été sacrifiées.
R.R.
https://www.biblio.univ-evry.fr/memoires/2009/2009_MM2_Hi...
https://www.lemonde.fr/archives/article/1954/03/18/le-pro...
https://www.lemonde.fr/archives/article/1954/12/22/l-auto...
06:20 Publié dans 1- Edito, aménagement de la ville, Histoire du 14ème, Voirie et circulation | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
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