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11 septembre 2008

Valse avec Bachir : retour aux sources du cauchemar, toujours à l'affiche

5adfa3bf336b89cbb958fee9833b6da2.jpgAu Denfert, au Sept parnassiens ou dans le 13e à l'Escurial (Gobelins).
Aussi impressionnant dans la forme que dans le fond, « Valse avec Bachir », qui avait bouleversé en mai dernier le public du festival de Cannes, est l’un des rares événements cinématographiques de ce début d’été. C’est sa propre histoire que relate Ari Folman, ancien soldat de Tsahal, l’armée d’Israël - l’histoire d’un garçon de 20 ans plongé au cœur de la tragédie libanaise.

 En septembre 1982, les Phalangistes, chrétiens extrémistes, vengeaient l’assassinat du président Bachir Gemayel en massacrant des familles entières dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila. De l’autre côté des murs stationnent les chars israéliens. Personne ne bouge.

 
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Comme tant d’autres, Ari Folman assista sans comprendre, tel Fabrice Del Dongo à la bataille de Waterloo, à l’impensable. Vingt-cinq ans plus tard, il entreprend un long et douloureux voyage aux confins du traumatisme collectif. Les souvenirs qu’il avait occultés surgissent de nouveau, alors qu’il progresse dans sa quête.

 Basé sur les témoignages de protagonistes ayant vécu la guerre du Liban, l’œuvre allie la rigueur documentaire à la magie des images. Avoir fait revivre cette lugubre page d’histoire sous la forme du film d’animation constituait un pari audacieux. Il est pleinement réussi. La beauté du graphisme, la puissance évocatrice de la musique, imposent le recul de l’oubli, rappellent l’absurdité de la guerre. Dès l’irruption des chiens fous, qui déferlent dans une rue obscure, l’envoûtement s’installe. Il ne lâche pas le spectateur jusqu’aux terribles images finales.

Un film de Ari Folman.

Josée Cathala